Moissonneuse-batteuse - Pourquoi investir dans une coupe articulée ?
Les plateformes de récolte articulées combinent plusieurs avantages : polyvalence, suivi du sol et bonne qualité d’alimentation de la moissonneuse-batteuse.
Les plateformes de récolte articulées combinent plusieurs avantages : polyvalence, suivi du sol et bonne qualité d’alimentation de la moissonneuse-batteuse.
Les coupes à tapis à tablier articulé, qui font progressivement leur apparition en France, sont idéales pour récolter dans les parcelles vallonnées ou en hélice d’avion, notamment avec les moissonneuses-batteuses affichant de grandes largeurs de travail. Elles ne sont pas à confondre avec les plateformes flexibles, dont le lamier à sections se déforme au contact du sol. Ces dernières sont utilisées essentiellement pour récolter le soja, les pois, les lentilles et d’autres cultures basses. Comme elles évoluent en frottant sur le sol, elles sont gourmandes en pièces d’usure et engendrent une consommation supplémentaire de puissance et de carburant. Dès que leur hauteur est gérée par les palpeurs sous le tablier, pour le blé par exemple, les coupes flexibles se comportent comme des modèles rigides et ne suivent donc pas les déformations du sol.
Un bon suivi du terrain en toutes conditions
Les coupes articulées mesurent de 7,60 à 15,20 mètres de large selon les marques. Elles garantissent un bon suivi du sol en toutes conditions, grâce à leur conception en trois éléments : un central et deux ailes au débattement vertical positif et négatif. Elles se révèlent ainsi particulièrement polyvalentes en étant capables de récolter des pois, du soja, des lentilles, des céréales, du colza et du tournesol. « La capacité des coupes articulées à travailler au ras du sol constitue aussi un véritable avantage pour ramasser des récoltes versées, dont le transfert vers le convoyeur est facilité par les tapis d’alimentation convergents. Les rabatteurs sont, dans cette situation, utilisés pour ramener la culture vers le lamier à sections », indique Romain Coudière, responsable commercial France pour MacDon. « Comme la hauteur de travail est régulée par des roues, le fond du tablier ne s’use pas et il n’y a pas de puissance supplémentaire consommée », souligne Aurélien Pichard, responsable moissonneuse-batteuse chez New Holland. Les plateformes articulées sont dotées de tapis convergents qui ramènent la récolte vers le convoyeur. Ces éléments participent aux bonnes performances de la moissonneuse-batteuse, car ils régularisent le flux de matière et garantissent une alimentation optimale des organes de battage et de séparation.
Des coupes plus lourdes et plus chères
Les deux inconvénients majeurs sont le poids et le prix des coupes articulées. « Une MacDon FD2 de 10,60 mètres, avec le module de flottement fixé sur le convoyeur, pèse près de 4 tonnes, soit 500 kg de plus qu’une New Holland Varifeed de 10,70 mètres, précise Aurélien Pichard. Cette différence de poids a son importance lors du rééquipement d’une machine d’ancienne génération, car il est déjà arrivé que les vérins du convoyeur soient trop faibles. Il est bien sûr possible de les changer, mais cela représente un coût supplémentaire. » Les plateformes articulées sont également plus complexes de conception et logiquement plus chères. Pour un modèle de 12,20 mètres, par exemple, le prix peut être supérieur d’au moins 50 % par rapport à une version standard à vis d’alimentation, mais plus la largeur augmente, plus la différence se réduit. Ce surcoût peut s’amortir sur le long terme par la polyvalence en évitant l’acquisition d’une coupe spécifique pour les cultures basses, mais aussi par le gain en performances de la moissonneuse-batteuse et par la réduction des pertes à la récolte. « Plutôt que d’investir dans une coupe à céréales et dans une autre à tablier flexible, la plateforme articulée a la capacité de remplacer les deux. Un de nos clients ramasse, par exemple, des lentilles à 30 mm du sol avec sa coupe John Deere HDX de 13,70 mètres de large et le résultat est parfait », remarque Pascal Pelaud, manager régional récolte chez John Deere.
Un module de flottement chez MacDon
Le Canadien MacDon possède plus de vingt ans d’expérience avec les coupes articulées. Son modèle FD2 FlexDrapper dévoilé en 2021, disponible en 7,60 ; 9,10 ; 10,60 ; 12,20 ; 12,50 ; 13,70 et 15,20 mètres d’envergure, reçoit des tapis d’alimentation convergents de 1,26 mètre de large. Il dispose d’une gestion totalement mécanique utilisant des bielles et des ressorts. Il se distingue par sa combinaison obligatoire avec un module de flottement, pesant 1 tonne, qui s’accroche sur le convoyeur pour atteler la tête de récolte. Cette interface dotée de ressorts garantit la suspension de la coupe, qui se comporte au travail comme une faucheuse frontale. Elle supporte 97 % du poids de la plateforme et garantit ainsi le bon suivi du sol par les ailes. Contrairement à son appellation, la FD2 FlexDrapper ne dispose pas de tablier flexible. Le débattement maximal aux extrémités varie de 102 mm vers le haut et vers le bas pour le modèle FD225 (7,60 mètres), à 216 mm vers le haut et vers le bas pour les largeurs de 13,70 et 15,20 mètres (FD245 et FD250). Toutes reçoivent six roues de contrôle de la hauteur, qui permettent de faucher entre 2,5 et 45 cm.
Près de 3 m de débattement chez John Deere
John Deere bénéficie d’une réelle expertise dans les coupes articulées. Son modèle HDX est commercialisé en France depuis 2021 en largeurs de 10,50 ; 12,20 et 13,70 mètres. Cette plateforme intègre un contrôle hydraulique des articulations, qui donne la possibilité de ramener les ailes à l’horizontale, voire de les relever un peu plus, pour les manœuvres en bout de champ. Elle utilise des roues de jauge et affiche un débattement important aux extrémités de chaque partie latérale : de 383 mm vers le bas et vers le haut pour le modèle de 10,70 mètres à 516 mm vers le haut et vers le bas pour la HD45X de 13,70 mètres. En cumulant l’action du plastron pivotant de la moissonneuse-batteuse, le mouvement latéral du cadre central de la coupe et l’amplitude de travail de chaque partie extérieure, le débattement total en bout d’aile atteint 2,97 m avec la coupe articulée la plus large. Les John Deere HDX se caractérisent par l’utilisation de tapis d’alimentation convergents de 1,20 mètre de large, dont le revêtement en relief évite les pertes de colza.
Tablier articulé et lamier flexible chez Geringhoff
L’offre Geringhoff en coupes articulées comprend trois largeurs (10,65 ; 12,20 et 13,70 mètres) déclinées en deux variantes : TruFlex et TruFlex Razor. Le modèle Razor bénéficie en plus d’un lamier à sections flexible. Ces plateformes en trois parties disposent de tapis convergents de 1,04 mètre de large. Elles sont équipées de palpeurs pour la gestion de la hauteur de fauche, ainsi que de roues arrière. Les Truflex accèdent en option au dispositif V-IAS consistant à pulser de l’air sous pression derrière le lamier, afin d’éviter les pertes en empêchant les petites graines comme le colza de rebondir vers l'avant, hors du tablier. Cette ventilation est animée par une turbine connectée sur l'entraînement de la coupe.