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Maladie : l’oïdium des céréales, un pathogène précoce qui n’a pas peur du froid

Sur céréales à paille, l’oïdium n’est pas la maladie la plus préjudiciable. Mais dans certaines situations, le pathogène peut se montrer nuisible avec un impact sur la production.

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Les taches d'oïdium sont disposées de façon éparse sur les feuilles, au début de son développement.
© Arvalis

Une maladie facile à reconnaître avec les symptômes sur le feuillage

Le feutrage blanc des feuilles sur leur face supérieure est la principale caractéristique de l’oïdium sur les céréales. Le développement de la maladie commence sur les feuilles les plus basses dès le stade 3 feuilles pour les attaques précoces. Mais l’installation du pathogène est davantage visible entre les stades fin tallage et 2 nœuds de la céréale. Les symptômes commencent par des touffes blanches à l’aspect cotonneux éparses à la surface des limbes. Ces taches deviennent grises ou brunes tout en s’étendant. Puis des ponctuations noires apparaissent dans les taches, qui sont des organes de conservation du champignon (cleistothèces). Les taches sont visibles en surface des feuilles mais aussi sur les gaines et jusqu’aux épis en cas d’attaques fortes. Attention, une pluie a pour effet de les « rincer » en leur donnant alors l’apparence de taches chlorotiques. Les feuilles fortement attaquées jaunissent et meurent prématurément.

 

 
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Des ponctuations noires sont visibles sur les taches les plus anciennes © BASF

Comment combattre l'oïdium sur céréales

Variétés : Il existe diverses variétés de blé tendre résistantes à l’oïdium comme LG Skyscraper et Kingkong mais aussi LG Absalon pour les variétés les plus cultivées. D’autres variétés très utilisées se montrent en revanche très sensibles : Prestance, KWS Ultim, RGT Pacteo, Pondor… Chez les orges d’hiver, les variétés les plus tolérantes sont KWS Delis, LG Zebra, LG Zorbas, SY Moovy, SY Scoop parmi les escourgeons et, parmi les 2 rangs, LG Caiman et Noblesse. En triticale, des variétés comme Lumaco, RGT Rutenac, RGT Gwendalac résistent bien à la maladie ainsi que Allrounder Pzo, Bonjour, Rendezvous et Rollo pour les nouveautés. Ramdam et surtout Bikini présentent les plus fortes sensibilités.

Agronomie : Les fertilisations azotées précoces excessives ou les importants reliquats d’azote en sortie d’hiver favorisent la maladie, de même qu’un feuillage trop dense. Adapter en conséquence les doses de semis et la fourniture d’azote.

Traitements fongicides : Au printemps, si l’oïdium n’est présent qu’à la base des tiges, il est inutile d’intervenir, selon Arvalis, qui déconseille également de ne pas traiter contre cette maladie avant le stade épi 1 cm. À partir de ce stade, il pourra être nécessaire de traiter si plus de 50 % des feuilles sont atteintes sur un des étages pour les variétés peu ou moyennement sensibles et 20 % pour les variétés sensibles. Les produits contenant du proquinazide, du métrafénone, du cyflufénamide ou de la fenpropidine montrent les meilleures efficacités sur oïdium comme Talendo, Nissodium, Flexity, Gardian… Mais pour protéger les céréales d’autres maladies comme la septoriose ou les rouilles, ces produits devront être associées à d’autres fongicides à base de triazole et de SDHI.

Sources Arvalis, Agroscope, BASF, Anses

 

 
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Des symptômes apparaissent sur les gaines aussi bien que sur les feuilles. © Arvalis

Sept points clés sur l’oïdium des céréales

Les températures basses (de l’ordre de 5 °C) ne font pas peur à l’oïdium, pathogène qui a la faculté de se développer rapidement.

Plusieurs souches de l’oïdium causé par le champignon Blumeria (ex Erysiphe) graminis, sont spécifiques de chaque céréale : blé, orge, triticale. Cela signifie qu’un oïdium s’attaquant au blé n’affectera pas une orge… et vice versa.

La nuisibilité peut atteindre 10 % en perte de rendement (20 % sur les variétés très sensibles) mais dans la majorité des cas, les attaques sont superficielles avec peu d’incidence. Les dégâts les plus importants sur blé sont associés aux attaques sur épis.

L’oïdium aime l’humidité mais pas trop. Une forte pluie peut laver le mycélium sur les feuilles. Les conditions idéales du développement du pathogène sont l’alternance de périodes avec et sans pluies. L’oïdium peut être favorisé lors de printemps secs stressants pour la culture.

Certaines parcelles favorisent la maladie car elles conservent l’humidité, telles que celles abritées du vent en lisière de bois ou en fond de vallée, ou encore les terres de craie. La Champagne est une région fortement concernée par l’oïdium.

L’oïdium provoque des dégâts plus importants sur triticale que blés et orges, avec moins de variétés suffisamment tolérantes à cette maladie.

L’installation du mycélium de l’oïdium peut provoquer des taches brunes sans halo chlorotique, et non des touffes blanches. Cela est dû à une réaction de défense de la céréale qui nécrose les tissus affectés pour isoler le parasite. À ne pas confondre avec les taches physiologiques (sans mycélium visible).

 

 
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Les taches blanches virent au brun-gris. © Arvalis

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