Maïs et interculture : « Je sème mon couvert hivernal le plus tôt possible »
Dominique Defay est agriculteur en Sarthe et Mayenne où il exploite 265 hectares de grandes cultures. Il nous explique sa gestion de l’implantation de couverts végétaux après la culture de maïs.
« J’ai arrêté le labour en 1996 et peu après, j’ai commencé à semer des couverts. J’exploite 100 hectares en Mayenne, assez humides, sur lesquels je cultive 90 hectares de maïs récoltés en grain humide pour mon élevage de porcs. Juste après la récolte, je sème de l’avoine à 100 kg/ha en semences fermières, en général vers le 15-20 octobre. L’avoine se développe bien en hiver.
La clé du succès est de semer le couvert le plus tôt possible. En 2022, j’ai pu semer l’avoine tout début octobre. La biomasse a atteint 2 tonnes de matière sèche par hectare (MS/ha). J’exploite aussi 165 hectares en Sarthe, sur lesquels je cultive en général 2-3 maïs, puis un blé ou un tournesol. Entre deux maïs, je sème un couvert de féverole, à 100-120 kg/ha, en semences fermières. Le semis en Sarthe a lieu vers le 20-25 octobre. La féverole est le couvert le plus facile à détruire avec un outil à disques, alors que l’avoine oblige à utiliser du glyphosate. De plus, sur ce site argilo-calcaire, l’argile forme des mottes avec les racines superficielles des graminées et il est difficile ensuite de préparer le sol finement, alors que la féverole assouplit le sol. Je réfléchis donc à semer aussi de la féverole ou un mélange avoine-féverole sur mes parcelles en Mayenne.
J’ai aussi opté pour des variétés de maïs plus précoces. L’idéal serait de semer avant récolte, mais les grosses graines de féverole ne sont pas adaptées pour le semis par drone. »