Maïs et désherbage : « Je suis intransigeant sur le moindre pied de datura pour limiter sa prolifération »
Agriculteur à Lubbon (Landes), Jérôme Jaumont gère les infestations de datura en intervenant à tous les stades des cultures. C'est le prix à payer pour garder le contrôle sur l'adventice.
Agriculteur à Lubbon (Landes), Jérôme Jaumont gère les infestations de datura en intervenant à tous les stades des cultures. C'est le prix à payer pour garder le contrôle sur l'adventice.
« Nous n’avons pas bien pris la mesure du datura, quand cette plante problématique est apparue, surtout au début des années 2000. Elle a été ensemencée de façon importante via les matériels utilisés en commun, la matière végétale… Maintenant, je me fixe un objectif de zéro datura en intervenant à tous les stades des cultures. La stratégie herbicide est d’intervenir avec des produits à doses très réduites à plusieurs moments sur des adventices à des stades vulnérables. Sur les maïs, quand le sol est suffisamment humide au printemps, un traitement herbicide de prélevée est réalisé avec une demi-dose de S-métolachlore. Ensuite, deux applications de post-levée sont réalisées au minimum entre les stades 2-3 feuilles et 7-8 feuilles avec des produits contenant de la mésotrione et de la bentazone. Je réduis les doses jusqu’à un cinquième si les conditions le permettent. Le coût total des herbicides est compris entre 50 euros et 75 euros par hectare sur maïs.
Un binage peut être réalisé si besoin avant couverture du sol par le feuillage du maïs. Quand le traitement de prélevée n’a pas pu être réalisé, je peux décaler l’application de S-métolachlore au stade 10 feuilles en incorporant le produit au sol en même temps que le passage de la bineuse équipée de buses. Entre la mi-juillet et la mi-septembre, dès que l’on a du temps, on consacre quelques heures à la journée pour faire le tour des parcelles, détecter et arracher les daturas.
La plante se développe sur des zones recevant de la lumière : fourrières, dégâts de gibier, pylônes… Sur des cultures légumières comme le haricot vert, on peut consacrer quelques jours à plusieurs personnes pour arracher les daturas et sécuriser la récolte. Avec tous ces efforts, le datura est sous contrôle. Malgré tout, la plante reste bien présente. Je n’ai jamais eu de refus de récolte, mais nous sommes toujours à la limite du dérapage. J’estime que cette lutte me coûte 2 500 euros à 3 000 euros par an. Ce sont des frais que nous n’avions pas avant et cela ne va que progresser.