Insecticides
Les trois néonicotinoïdes seront suspendus fin 2013
La Commission européenne a décidé de suspendre pour deux ans, à partir du 30 septembre 2013, les autorisations de trois néonicotinoïdes sur les cultures qui attirent les abeilles.

La Commission européenne a annoncé, le 24 mai, sa décision de restreindre pendant deux ans, à compter du 1er décembre, l'utilisation de trois insecticides de la famille des néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride ainsi que thiamethoxam) commercialisés par Bayer et Syngenta. « Les restrictions entreront en vigueur le 1er décembre 2013 et seront réexaminées au plus tard dans un délai de deux ans », a indiqué la Commission. Ces restrictions s'appliquent pour le traitement des semences, l'application au sol (en granulés) et le traitement foliaire des végétaux, y compris les céréales, qui attirent les abeilles. Les semences de céréales d’hiver et de betterave sucrière échapperont à l'interdiction car ces cultures sont jugées non attractives pour les abeilles.
Les utilisations restant autorisées seront réservées aux professionnels et seront limitées à la possibilité de traiter les cultures attrayantes pour les abeilles sous serre, ainsi que dans des champs en plein air après la floraison uniquement.
RETRAIT AU PLUS TARD LE 30 NOVEMBRE
Les États membres vont devoir retirer ou modifier les autorisations existantes pour se conformer aux restrictions de l'UE d'ici le 30 septembre 2013. Ils pourront autoriser l'utilisation des stocks existants jusqu'au 30 novembre au plus tard. « Les autorités nationales sont responsables du respect des restrictions », indique la Commission européenne.
Le 29 avril, le second vote sur la suspension de deux ans des trois insecticides n’avait pas permis de dégager une majorité qualifiée pour l’interdiction. Mais quinze États membres s'étaient prononcés pour la suspension (dont la France et l’Allemagne), huit contre (1) et quatre s'étaient abstenus.
Associations environnementalistes et syndicats d’apiculteurs se réjouissent du vote. En revanche en France, diverses organisations agricoles déplorent la proposition européenne en considérant que certaines études n’ont pas été prises en compte dans l’évaluation. Pour l’UIPP, « la proposition européenne est à caractère politique et non scientifique ». L’UFS (semenciers) considère que « les dispositions envisagées n’auront sans doute aucun impact positif sur la santé des abeilles mais elles se traduiront à coup sûr par une perte de productivité des filières de grandes cultures et par un recul de compétitivité du secteur semencier français ».
(1) Parmi eux l’Autriche qui, depuis, a décidé de revenir sur sa position.