Les herbicides trop visibles dans les cours d’eau
La forte présence du glyphosate et de son produit de dégradation (Ampa) dans les cours d’eau de l’Hexagone n’est pas étrangère à sa mise à l’index par l’opinion publique et les organisations environnementales. L’Ampa est décelé à lui seul sur 56 % des analyses(1) et le glyphosate à 39 % des 2950 points de surveillance en France. L’atrazine, quant à elle, est fortement détectée à travers trois de ses dérivés notamment. Pourtant, l’herbicide est interdit d’utilisation en France depuis fin 2003. Glyphosate et atrazine se partagent la palme des pesticides les plus fréquemment quantifiés dans les cours d’eau en 2013, dernière année où des statistiques officielles apparaissent sur la pollution des eaux. Parmi les 15 molécules de produits phytosanitaires les plus présentes, 13 sont des herbicides ou des dérivés de leur dégradation. Seuls le boscalid (fongicide) et l’imidaclopride (insecticide) font exception en 2013.
Quantification n’est pas quantité
Les statistiques rendent compte de la fréquence de quantification des pesticides dans les analyses et non de leur quantité. Des pesticides peuvent ainsi être détectés en étant en dessous de la teneur légale de potabilité des 0,1 µg/l. Le graphique extériorise l’impact des pratiques agricoles comme la très large utilisation des produits à base de glyphosate. Il montre aussi les propriétés de rémanence de certains produits dans le sol avec l’exemple criant de l’atrazine, toujours détectable après 12 ans d’interdiction. Cette persistance d’action est prise en compte dans les homologations. Les produits récemment autorisés sont moins rémanents dans le sol qu’une molécule comme l’atrazine et présentent donc moins de risque de se retrouver dans les eaux.
(1) L’Ampa peut provenir aussi de la dégradation de détergents.