Le poids des consommations intermédiaires toujours plus grand


Intrants, énergie, lubrifiants, entretien du matériel et des bâtiments, les consommations dites intermédiaires coûtent de plus en plus cher. Ces charges, qui incluent également les autres biens et services, ont été alourdies de 19,4 % entre 2010 et 2013. Leur valeur diminue cependant de 2,1 % en 2014. Les consommations intermédiaires d’une branche d’activité sont les biens et services qui disparaissent dans le processus de production, soit par incorporation dans des produits plus élaborés, soit par destruction au cours de la période considérée. Le graphique compare la valeur de la production agricole à celle des consommations intermédiaires. La valeur de la production agricole est exprimée en prix de base. Cela veut dire qu’on ajoute au prix de marché les subventions attribuées aux produits, et qu’on retire les impôts reversés spécifiques aux produits.
Forte dépendance au cours du pétrole
On observe qu’à partir de 1983 la valeur des consommations intermédiaires commence à dépasser celle de la production et cette tendance se montre irréversible. L’écart tend à se creuser au fil des années même si l’on note une certaine évolution similaire entre les deux courbes… Les pics à la hausse interviennent en même temps en 1989 et en 2004. En 2008 et 2012, l’augmentation de la valeur des consommations intermédiaires se déroule peu après celles de la production. Le poste « énergie et lubrifiants » s’allège de 2,5 % en 2014 du fait du repli du prix du pétrole. En 2013, il avait déjà baissé de 1,6 % après quatre ans de fortes hausses (+ 15 % par an en moyenne). Les dépenses en engrais et amendements, quant à elles, chutent de 9,5 % en raison des prix des engrais orientés à la baisse. Cette tendance s’explique par la chute du prix du gaz naturel. Enfin, la baisse de la valeur de la production observée en 2006 et en 2010 est liée aux réformes de la PAC, qui ont eu pour effet le remplacement des subventions sur les produits par le paiement unique. La chute du cours du pétrole que nous connaissons en ce début d’année inversera-t-elle la tendance pour 2015 ?