Le marché des agroéquipements boosté par la hausse des prix de vente
Porté par l’inflation, le marché des agroéquipements poursuit sa croissance en valeur sur le premier semestre, mais le ralentissement des prises de commandes devrait limiter la hausse en fin d’année.
Porté par l’inflation, le marché des agroéquipements poursuit sa croissance en valeur sur le premier semestre, mais le ralentissement des prises de commandes devrait limiter la hausse en fin d’année.
Sur les sept premiers mois de l’année 2022, les ventes de matériels agricoles neufs ont progressé de 12,6 %, d’après le syndicat des industriels de l’agroéquipement Axema. En considérant la hausse de 12,5 % des prix de ventes observée sur la même période, cet accroissement de chiffre d’affaires reflète finalement une relative stabilité du marché en volume. Le syndicat annonce même une érosion des volumes de vente depuis le mois de mars, le conduisant à estimer pour l’année 2022, un marché en hausse de 7 à 10 %, qui atteindrait 7,5 à 7,7 milliards d’euros.
Les carnets de commandes sont toujours bien remplis, mais deux tiers des adhérents d’Axema constatent un ralentissement des prises de commandes. L’activité est plus impactée dans les secteurs de l’élevage et de la viticulture, alors qu’elle reste très soutenue dans les régions de grandes cultures, excepté dans la zone sud impactée par la sécheresse. Les décisions d’achat sont plus longues, avec des prix qui ont franchi des seuils psychologiques et des délais de livraison parfois rédhibitoires. A noter que le très fort dynamisme du marché de l’occasion permet d’amortir la hausse du prix du neuf, un phénomène mis en évidence par la progression de seulement 6,2 % de l’indice Ipampa, reflétant l’évolution de la soulte versée par les agriculteurs.
Le prix des matériels reste élevé
Pas de baisse en vue dans les prochains mois pour le prix des matériels, car si les tensions sur l’acier se sont apaisées, la situation reste très compliquée pour l’approvisionnement en composants hydrauliques et électroniques. L’achat des matières premières et des composants représente 50 % des coûts de fabrication. À cela s’ajoute les incertitudes sur l’impact de la hausse du prix de l’énergie.
En ce qui concerne les délais de livraison, les constructeurs observent une lente amélioration, la durée moyenne passant de 19 à 17 semaines. Une situation fragile, qui reste à la merci d’éventuels ralentissements de production cet hiver, en cas de délestages électriques.
Difficile pour Axema de se prononcer sur les perspectives pour l’année 2023. Le syndicat espère un marché stable ou en légère progression, mais n’exclut pas un retournement brutal. Le plan de soutien aux agroéquipements de 400 millions d'euros annoncé par le ministre au Sima sera donc le bienvenu pour maintenir l'activité.
Les immatriculations de tracteurs en baisse
Sur les neuf premiers mois de l'année 2022, les immatriculations de tracteurs reculent de 4,6 % par rapport à 2021. La baisse est de 5,4 % en tracteurs standards et de 10 % en tracteurs spécialisés. Seuls les enjambeurs tirent leur épingle du jeu avec une hausse de 50 %.