« Le bilan humique m’a apporté des informations pour améliorer le taux de matière organique dans mes sols argileux »
Agriculteur à Bricon (Haute-Marne), Thierry Voirin a recueilli des informations sur le bilan humique de ses terres au travers d'une formation qu'il suit sur les sols.
Agriculteur à Bricon (Haute-Marne), Thierry Voirin a recueilli des informations sur le bilan humique de ses terres au travers d'une formation qu'il suit sur les sols.
« Je suis en semis direct et agriculture de conservation des sols. Je suis actuellement une formation sur les sols, organisée par Soufflet (AgroCursus) avec l’organisme Icosystème. J’ai été amené à faire un bilan humique de mes sols à cette occasion. Le taux de matière organique se situe entre 3,5 et 4,5 % sur les terres de l’exploitation. Cela peut paraître élevé. Mais ramené au taux d’argile parfois supérieur à 40 % sur certains sols, c’est peu. Le ratio matière organique sur argile est de 0,11 à 0,12. Pour être optimal et permettre un bon fonctionnement du sol, il faudrait qu’il soit à 0,17.
Mon analyse de sol n’apporte pas cette information. Or, je constatais un mauvais fonctionnement de mes sols avec des cultures qui ne se développaient pas toujours bien, alors que mon analyse de sol était bonne sur le reste des données sans besoin de redressements. L’explication provient donc du faible ratio MO/argile. Mon objectif est d’arriver au plus près de 0,17. Pour ce faire, la formation m’a permis de réorienter en partie mes pratiques. Pour apporter du carbone (MO labile) au sol, j’ai déjà recours à un couvert d’interculture constitué d’un mélange d’espèces, détruit avant floraison. Nous avons affiné sa composition lors de la formation pour produire une forte biomasse : féverole, pois fourrager, vesce, moutarde d’Abyssinie, seigle forestier, phacélie, sorgho, nyger… J’apporte des produits organiques au sol tels que des fientes de poules améliorées et du fumier composté en échange de paille avec un éleveur.
Mais pour apporter davantage de matière organique stable, il m’a été conseillé de ne pas trop composter ce fumier pour garder de la paille. J’en apporte maintenant sur orge de printemps et tournesol en plus du colza et du blé où j’en épandais déjà. Mes efforts portent notamment sur des zones hydromorphes de mes parcelles ainsi que des mouillères pour améliorer la structure du sol. Quand la culture intermédiaire est bien développée, les cultures se comportent mieux après. La formation a mis en exergue ma forte dépendance à l’azote minéral. Il y aura moins besoin de cet engrais pour les cultures dans les situations où il y aura de grosses biomasses de couvert avec une bonne capture de carbone. »