Artificialisation des terres
La ville prend le meilleur des terres agricoles
Selon une étude du Commissariat général au développement durable, plus d’un tiers des surfaces agricoles artificialisées concerne les sols ayant les meilleures potentialités.agronomiques.
Entre 2 000 et 2006, les espaces artificialisés en France ont encore progressé de 3 %, soit 82 000 hectares, dont 90 % proviennent des espaces agricoles. Mais le plus inquiétant, c’est que les promoteurs et les collectivités territoriales de tout poil s’attaquent prioritairement aux meilleures terres. C’est ce que met en évidence le Commissariat général au développement durable dans une étude publiée en février 2011. Ses auteurs ont considéré que le critère le plus fiable pour estimer la qualité d’un sol était celui de la réserve utile (RU) c’est-à-dire le maximum d’eau disponi- ble pour les plantes qu’un sol peut contenir. Dans chaque région, ils ont réparti les terres en cinq classes de qualité agronomique en fonction des valeurs de leur réserve utile.
MIDI-PYRÉNÉES EN TÊTE
La première classe de qualité représente 35 % des surfaces artificialisées au niveau national. Dans 15 régions sur 21, l’accaparement des terres agricoles touche en priorité les sols ayant les meilleures potentialités agronomiques. Pour dix régions, les sols à très forte réserve utile repré- sentent de 33 à 62%des surfaces artificialisées. Le record est détenu par la région Midi-Pyrénées (62 %) suivie du Nord-Pas-de-Calais et de la Bourgogne (44 %). Les seules régions où la majorité des terres artificialisées provient de la classe de qualité la plus faible sont le Limousin, la Picardie, la Basse-Normandie et dans une moindre mesure la région Poitou-Charentes (RU faible).
REPERE
Territoire
Sur les 54,9 millions d’hectares (Mha) du territoire national, la surface agricole utile (SAU) représente 29,2 Mha (53,3 %) dont 18,4 Mha en terres arables, 9,9 Mha en sur- face toujours en herbe et 0,9 Mha en vignes, vergers ou autres... Le territoire agricole non cultivé représente 2,6 Mha, les bois et forêts 15,6 Mha et le ter- ritoire non agricole 7,6 Mha.
Urbanisation
Les régions les plus urbanisées comme l’Île-de-France, l’Alsace ou le Nord-Pas-de-Calais connais- sent le mouvement de dispari- tion de terres agricoles le plus élevé. C’est aussi le cas pour les régions Rhône-Alpes, Provence- Alpes-Côte d’Azur, Languedoc- Roussillon et Pays de la Loire. Cette dernière détient le record en surface avec plus de 10 000 hectares perdus entre 2000 et 2006.