« J’utilise une rotobêche pour lutter contre le taupin »
Chez Philippe Stival, céréalier et producteur de pommes de terre à Miribel dans l’Ain, la bêche rotative est un outil déterminant pour limiter les dégâts occasionnés sur les récoltes par le taupin.
Chez Philippe Stival, céréalier et producteur de pommes de terre à Miribel dans l’Ain, la bêche rotative est un outil déterminant pour limiter les dégâts occasionnés sur les récoltes par le taupin.
Depuis plus de quinze ans, Philippe Stival, agriculteur à Miribel dans l’Ain, utilise une machine à bêcher pour reprendre au printemps ses labours d’hiver avant la plantation des pommes de terre et les semis de blé, maïs, soja, sorgho et tournesol. C’est selon lui un outil clé pour casser la semelle de labour et aussi lutter contre le taupin dans ses terres limono-argileuses. « Les larves s’installent en profondeur et l’action des bêches jusqu’à 35-40 centimètres participe à leur destruction en les ramenant à la surface du sol. Le bêchage assure un mélange de la matière organique sur toute la couche travaillée. Cette dilution peut être considérée comme néfaste, mais le taupin qui reste en profondeur trouve ainsi de la nourriture et ne remonte pas attaquer les semences, les racines ou les pommes de terre », considère-t-il. L’agriculteur a durant 15 ans disposé d’un modèle à bêches alternatives, dit pelle-bêche, de quatre mètres de large, avant d’investir début 2019 dans une rotobêche Imants de trois mètres. « Comme mon exploitation se situe en zone périurbaine, à 15 kilomètres au nord-est de Lyon, la circulation est compliquée et il devenait dangereux de sortir avec ma machine de quatre mètres », reconnaît-il.
À l’aise en conditions humides
L’agriculteur s’est alors orienté vers une bêche rotative, afin d’améliorer le débit de chantier tout en réduisant la largeur de travail. « Avec ma précédente pelle-bêche de quatre mètres, j’avançais à 3 km/h maxi et préparais un hectare par heure. Le tracteur de 140 chevaux suffisait et la consommation en GNR se limitait à 16 litres par hectare. Aujourd’hui, avec le modèle rotatif Imants 46SX300 pourvu de 36 bêches, je travaille à une allure comprise entre 3 et 7 km/h. Le débit de chantier varie de 1,2 à 2 hectares par heure. La demande de puissance s’avère en revanche supérieure, atteignant 200 chevaux, mais la consommation reste contenue entre 16 et 20 litres par hectare selon la vitesse d’avancement et la profondeur de travail. » Le céréalier apprécie également la rotobêche pour sa capacité à intervenir en conditions humides. Comme avec une fraise rotative, le rotor de cet outil tourne vers l’avant et a tendance à pousser le tracteur, ce qui lui permet de mieux s’extirper des situations difficiles. « Là où les autres matériels s’arrêtent, la rotobêche passe ! »
Rotavator et herse rotative en combinaison
Pour planter sa quarantaine d’hectares de pommes de terre, l’exploitant retient des itinéraires techniques différents selon les années et les conditions de sol. Soit il passe d’abord la rotobêche, puis peaufine ensuite le travail avec un tracteur de 270 chevaux équipé d’une herse rotative sur le relevage avant et d’un rotavator à l’arrière, soit il effectue un seul passage avec le rotavator accroché sur le relevage de la bêche rotative. Pour les autres cultures, Philippe Stival prépare le lit de semence en attelant la herse rotative sur le relevage avant de son 200 chevaux et la rotobêche à l’arrière. Pour ses prochains semis, il recherche actuellement un semoir en ligne mécanique d’occasion et un rouleau Amazone Matrix, afin de confectionner une unité intégrable sur la rotobêche. Il avait déjà réalisé ce montage sur sa précédente pelle-bêche (voir encadré), afin d’implanter les céréales en un passage, gage de gain de temps et d’économie de carburant.
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Chiffres clés
Un combiné de semis sur base de machine à bêcher
Cherchant à réduire au minimum ses interventions culturales, Philippe Stival avait réalisé, sur sa précédente machine à bêcher de quatre mètres de large, un montage permettant d’atteler une unité de semis à la volée. Cet équipement, qu’il souhaite désormais reproduire sur sa rotobêche Imants, se composait d’une trémie Accord à transport pneumatique, d’un rouleau Amazone Matrix et d’une herse peigne. « Je positionnais les tubes diffuseurs de semence devant le rouleau en terres sèches, afin de profiter du rappuyage pour assurer un bon contact terre/graine. En revanche, je les plaçais derrière le rouleau en conditions humides et utilisais les peignes pour recouvrir la semence », précise-t-il. Sur l’Imants mesurant trois mètres, l’agriculteur a prévu de conserver le même principe de dépose des graines. Il utilisera en revanche un semoir en lignes mécanique qu’il fixera au-dessus de la rotobêche, afin de limiter le poids en porte-à-faux.