Aller au contenu principal

« Je pilote mes ventes avec le seuil de commercialisation et la tendance de marché »

Cyrille Milard, agriculteur à Maison rouge, en Seine-et-Marne, sécurise son système en répartissant sa commercialisation entre prix de campagne et prix ferme. Le rythme de ses ventes est conditionné par l’atteinte de son seuil de commercialisation et par la tendance de marché.

Cyrille Milard se base sur son seuil de commercialisation pour déclencher ses ventes, mais sait être patient si l'analyse de marché décèle une tendance haussière.
Cyrille Milard se base sur son seuil de commercialisation pour déclencher ses ventes, mais sait être patient si l'analyse de marché décèle une tendance haussière.
© G. Omnès

« J’ai une approche de mes ventes plutôt sécuritaire même si, du fait de la structure de mon exploitation, je peux me permettre parfois d’être un peu joueur. Je vends 400 tonnes de blé en prix de campagne auprès de trois OS, sur environ 1 100 tonnes de collecte, et à peu près la moitié de mes 300 tonnes en orge de brasserie. C’est une assurance sérénité pour près de la moitié de ma récolte, car généralement le prix moyen de mes OS atteint mon seuil de commercialisation.

Suivre les marchés est stressant et chronophage, mais permet de saisir des opportunités de marché. C’est pour cela que, cette année, je n’ai quasiment pas fait de prix de campagne. Pour le colza, je vends toujours au prix ferme car les prix montent généralement au printemps.

Ma stratégie repose en grande partie sur le seuil de commercialisation, que je réactualise dès que les coûts de production évoluent. Cet indicateur ne fait pas tout : s’il est atteint mais que le marché est haussier, il faut être patient. Le rythme de mes ventes varie donc selon les années. Je me forge mon opinion sur les analyses d’Agritel, les conseils des opérateurs, et je consulte les cours quotidiennement.

J’engage habituellement 30 à 35 % de la récolte avant moisson. Cette année, je me suis limité à 25 % en raison du potentiel de hausse. Je livre rapidement ce que j’ai engagé avant récolte pour libérer de la place, notamment pour rentrer le chanvre. Ensuite, je regarde les cours à partir de septembre. Je déconnecte la fixation des prix de la logistique, car je peux livrer une partie des volumes en janvier-février tout en gardant la possibilité de marquer les prix jusqu’en avril.

Les années où le marché couvre à peine le coût de production, le rythme est piloté par le besoin de trésorerie, car il y a bien un moment où il faut vendre. En revanche, je n’utilise pas les options. C’est un autre métier qui demande des compétences supplémentaires, et je n’ai pas assez de temps. »

280 ha en grandes cultures dont 140 ha de blé, 40 ha orge de brasserie, maïs, colza, chanvre.

Les plus lus

<em class="placeholder">Culture de tournesol soufrant de la sécheresse.</em>
Changement climatique en Nouvelle-Aquitaine : « Une ferme charentaise descend de 8 km vers le sud tous les ans »

En 2050, les températures en Charente seront celles du sud de l’Espagne aujourd’hui, mais le volume de précipitation sera…

<em class="placeholder">Parcelle en jahère.</em>
Jachères de plus de 5 ans : comment les garder en terres arables en 2025 ?

La question de la requalification des jachères de plus de 5 ans en prairies permanentes restait en suspens après les…

<em class="placeholder">Sol nu après une récolte partielle du maïs grain.</em>
Culture secondaire et PAC : des dérogations à leur implantation dans certaines zones

Le contexte météorologique de cet automne 2024 n’ayant permis, l’implantation des cultures secondaires avant le 1er …

<em class="placeholder">Prélèvement d&#039;un échantillon de sol pour une analyse en février 2021 dans un champ de colza en Seine-et-Marne</em>
Phosphore : des analyses de sol incontournables pour mesurer cet élément nutritif

Seule une petite part du phosphore présent dans le sol est assimilable par les cultures. Les analyses de sol apportent des…

<em class="placeholder">commerce des matières premières agricoles / échanges commerciaux de la France avec l&#039;Afrique / exportations / port de Rouen / terminal sucrier de Rouen Robust / chargement ...</em>
Accord Mercosur : quels risques pour les filières sucre et maïs ?

En grandes cultures, les filières sucre et maïs sont concernées par l’accord en cours de négociations entre l’Union européenne…

<em class="placeholder">Romuald Marandet, chef de service à l’Office français de la biodiversité (OFB) dans l’Aisne&quot;La période de septembre à février est idéale pour les travaux sur les ...</em>
Curage des fossés : «La période de septembre à février est idéale, sans formalité administrative la plupart du temps », selon l'OFB de l'Aisne

Chef de service à l’Office français de la biodiversité (OFB) dans l’Aisne, Romuald Marandet précise la réglementation en…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures