Rémy Duméry : « Il faut évaluer le coût du millimètre d’eau utilisée avant de se lancer dans un forage d'irrigation »
Rémi Dumery, alias RemDumDum sur le réseau social X, administrateur du Cerfrance Alliance Centre et agriculteur dans le Loiret, donne son avis d’expert sur la projection économique pointue que doit entreprendre tout agriculteur porteur d’un projet de forage pour l’irrigation.
Rémi Dumery, alias RemDumDum sur le réseau social X, administrateur du Cerfrance Alliance Centre et agriculteur dans le Loiret, donne son avis d’expert sur la projection économique pointue que doit entreprendre tout agriculteur porteur d’un projet de forage pour l’irrigation.
« Il manque des données relatives au coût de l’irrigation pour se projeter économiquement sur un projet de forage. Aujourd’hui, les irrigants peuvent disposer d’outils intéressants pour piloter l’arrosage au plus près des besoins, avec des stations météo connectées ou des outils d’aide à la décision comme Net-irrig. Mais il faudrait faciliter le travail de l’agriculteur pour répertorier toutes ces données collectées sur l’irrigation. Ces données pourraient être utiles à ceux qui réfléchissent à un projet d’irrigation.
On voit qu’avec l’augmentation exponentielle du coût de l’électricité, qui s’ajoute à des quotas d’eau réduits à 66 % cette année sur notre territoire, la gestion raisonnée de l’eau est plus que jamais nécessaire. Calculer le coût par millimètre d’eau utilisée pour irriguer s’impose dans le contexte de réchauffement climatique où l’enjeu de l’accès à la ressource en eau est soulevé.
Irrigation de jour ou de nuit ?
On sait qu’une pompe demande beaucoup d’énergie. Les systèmes à basse pression, le goutte-à-goutte, et tous les matériels moins énergivores vont être au cœur des calculs de gestion des irrigants. De même, il serait intéressant de faire des comparatifs entre les coûts de l’irrigation de nuit et celle de jour.
Un nouvel irrigant est donc amené à s’intéresser à différents facteurs comme le type d’investissement en matériel, son débit, sa mobilité sur le parcellaire, tout en prenant en compte le coût pour le faire fonctionner, ce qui suppose notamment de se pencher sur le contrat avec le fournisseur d’électricité.
Avant de se lancer, il faut également être conscient de l’astreinte que représente l’irrigation. On pourrait la comparer à celle de l’élevage car il faut être présent matin et soir, assurer une surveillance. Cette notion de temps à passer n’est pas toujours appréhendée. »