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Hausse du prix du matériel agricole : « Nous avons dû augmenter nos tarifs de 10 % pour faire face »

Les entreprises de travaux agricoles doivent elles aussi raisonner le renouvellement de leur parc matériel face à la hausse des prix, c’est le cas de l’ETA JMA Travaux agricoles en Eure-et-Loir. Jérémy Faucheux, agriculteur et gérant, partage son témoignage.

Jérémy Faucheux, agriculteur et co-gérant de l’ETA JMA Travaux agricoles en Eure-et-Loir
Jérémy Faucheux, agriculteur et cogérant de l’ETA JMA Travaux agricoles en Eure-et-Loir. « L’an dernier, pour un même modèle de tracteur, sans équipement ou technologie supplémentaire, le prix avait augmenté de 25 %. »
© J. Faucheux

« Au sein de l’entreprise de travaux agricoles (ETA) que nous gérons mon frère et moi, en plus de l’exploitation agricole familiale, nous avons dû nous adapter au contexte de flambée des prix du matériel agricole, mais aussi des engrais, des matières premières, etc. Notre stratégie de renouvellement du parc matériel n’est donc plus la même que celle que nous avions définie il y a quelques années.

De plus, l’activité de notre ETA s’est beaucoup développée depuis notre arrivée en 2009 : aux prestations d’arrachages de pommes de terre et d’oignons se sont ajoutés d’autres services, au nombre de 70 actuellement, en grandes cultures et cultures spécialisées (pommes de terre, betteraves, haricots, oignons, etc.), ce qui a multiplié par 10 notre chiffre d’affaires.

Une stratégie d’achat du matériel qui évolue en fonction du contexte économique

Nous embauchons 30 personnes à l’année, dont environ 20 salariés permanents, ainsi que 35 saisonniers en saison estivale. Nous devons donc raisonner au mieux nos investissements en prenant en compte plusieurs facteurs : le confort de travail du personnel, les besoins de nos clients et la qualité de travail, et la rentabilité de notre entreprise. Notre politique sur le matériel a évolué en fonction du contexte économique.

Au début de l’activité de l’ETA, nous souhaitions faire vieillir le matériel avant d’investir. Nous avions donc recours à la location de courte durée de tracteurs auprès des concessionnaires pour gérer les pics d’activité. La mauvaise récolte de 2016 a conduit ces derniers à nous louer moins de matériel, d’où l’achat de quinze tracteurs en crédit-bail. Aujourd’hui, nous sommes propriétaires des 35 tracteurs du parc, dont environ 8 qui ont 10 000 heures au compteur, et le reste moins de 3 000 heures.

Avant la hausse des prix, nous anticipions l’achat de matériel un an, voire un an et demi à l’avance, pour bénéficier de meilleurs tarifs. Même stratégie concernant les pièces détachées : nous achetons en fin d’année et les stockons afin d’être réactifs en cas de panne.

Faire durer le matériel pour le rentabiliser

L’augmentation des tarifs change un peu la donne. Pour le moment, nous allons poursuivre avec le matériel actuel pour le rentabiliser. L’an dernier, pour un même modèle de tracteur, sans équipement ou technologie supplémentaire, le prix avait augmenté de 25 %. En ce qui concerne les moissonneuses-batteuses, nous en détenons trois au lieu de quatre auparavant. Nous avons fait ce choix car la récolte des céréales est en proportion un chantier moins important par rapport à notre activité globale et au moment de racheter une machine, le même modèle était 30 % plus cher.

Aujourd’hui nous fonctionnons avec trois faucheuses : deux ayant une coupe de 13 mètres et l’autre de 9 mètres, ce qui convient à nos besoins. Ce sont des machines qui bénéficient d’une intelligence de réglage et qui peuvent battre environ 70 hectares par jour. Il faut sans cesse calculer les charges pour déterminer un tarif de prestation adapté, tout en assurant un prix décent à nos clients. Nos tarifs ont donc subi une hausse de 10 %, pour absorber une partie des hausses induites par l’inflation. Par exemple, les charges de personnel ont augmenté de 13,5 %. »

ETA JMA Travaux agricoles : 30 salariés permanents et 35 saisonniers, prestations sur 1 350 de pommes de terre, 950 d’oignons, 200 de haricots verts, 650 de betteraves à sucre, binage sur 3 000 ha, fermes à façon sur 1 550 ha.

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