Fertilisation azotée : Yara démocratise sa solution N Sensor
Le fabricant d’engrais Yara met à disposition des agriculteurs Atfarm, un outil en ligne pour créer ses propres cartes d’épandage de précision. Ce nouveau service est issu de l’entité Yara Digital Farming, créée pour accélérer le développement des solutions d’accompagnement à la gestion de la fertilisation.
Le fabricant d’engrais Yara met à disposition des agriculteurs Atfarm, un outil en ligne pour créer ses propres cartes d’épandage de précision. Ce nouveau service est issu de l’entité Yara Digital Farming, créée pour accélérer le développement des solutions d’accompagnement à la gestion de la fertilisation.
Yara lance un nouvel outil numérique en ligne, Atfarm, pour optimiser les apports azotés « simplement » au niveau intraparcellaire. Le principe : allier l’algorithme de préconisation des doses d’azote utilisé dans le Yara N Sensor aux images satellites fournies par Sentinel 2 pour créer des cartes d’épandage.
Atfarm, qui peut travailler à partir des fichiers Telepac, permet de visualiser les cartes de biomasse des parcelles, historiques ou en temps réel fournies par satellite. Muni de cette information, l’utilisateur peut créer manuellement sa propre carte d’épandage ou se servir des préconisations de Yara. Il n’a plus ensuite qu’à télécharger sa carte d’application d’engrais azotés. Tous les formats sont disponibles pour s’adapter à tous les épandeurs.
Une précision de 70 % par rapport aux résultats des capteurs N Sensor
« Yara N Tester est un outil premium, accessible aux grosses exploitations ou en prestation, a précisé Audric Chauveau, « solution manager » chez Yara Digital Farming, nouvelle entité du groupe, en conférence de presse le 13 mars à Paris. Avec Atfarm, Yara souhaite proposer un outil simple et performant pour piloter sa fertilisation azotée ». De fait, plus besoin du coûteux équipement qui accompagne aujourd’hui la technologie Yara N Sensor. « La précision est de 70 % par rapport aux capteurs N Sensor », selon Audric Chauveau.
Pour la première année de commercialisation, l’outil sera mis à disposition des utilisateurs gratuitement. Il a été conçu en partenariat étroit avec des exploitants français et allemands, en utilisant la méthode Agile, qui consiste à tester et à développer en permanence de nouvelles fonctionnalités. Atfarm va être d’abord proposé sans l’algorithme du Yara N Sensor, disponible fin avril. Afin de mieux évaluer le moment de l’application, les données météorologiques seront intégrées d’ici deux semaines. Des cartes de biomasse agrégées sur la saison, qui permettront de palier la présence de nuages, arriveront début avril.
Les solutions digitales pour créer de la valeur
Avec ses 4 hubs numériques (basés à San Francisco, Sao Paulo, Berlin et Singapour), la toute jeune entité Yara Digital farming a pour ambition de lancer chaque trimestre un à deux projets numériques dans le monde, sur des sujets variés : fertirrigation aux Etats-Unis, plateformes de recommandation par culture… L'objectif de l'industriel est désormais de gagner de l'argent avec cette activité, qui « devra produire ses propres revenus » comme l'a souligné Audric Chauveau. « En France, notre roadmap prévoit qu’en 2022 22 % du chiffre d’affaires en nutrition des plantes proviendra des solutions qui accompagnent nos produits, indique Geraldo Mattioli, directeur commercial Crop nutrition de Yara et bientôt président pour la France. Aujourd’hui, nous sommes entre 12 et 15 % ». Dans un marché où il devient plus compliqué d’aller chercher de l’innovation sur les produits, Yara mise clairement sur ce nouvel axe pour trouver de la valeur.
Yara prêt à attaquer le marché des biostimulants
Dans la même logique, le fabricant d’engrais compte se lancer sur le marché des biostimulants. « Nous avons lancé quelques produits au Brésil fin 2017, explique Geraldo Mattioli. Nous allons revenir avec des solutions sur le second semestre 2018 en Europe. » L’industriel a fait plus d’un an de recherche pour évaluer les innovations disponibles sur le marché et développer ses propres produits. « Nous allons arriver avec toute notre technologie, nous avons une place prendre », estime le responsable.