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Fertilisation azotée : « En fin de cycle, je module les apports en fonction des besoins de la culture et des conditions météo »

Quentin Pointereau est producteur de grandes cultures à Lugny-Bourbonnais, dans le Cher. Il utilise différentes technologies pour mesurer l'état de nutrition de cette plante et piloter la fertilisation de fin de cycle au plus près de leur besoin.

<em class="placeholder">Quentin Pointereau, producteur de grandes cultures à à Lugny-Bourbonnais, dans le Cher, dans un champ de lin en fleur</em>
Quentin Pointereau utilise différentes technologies, et notamment le drone, pour mesurer les besoins en azote de son blé et de son colza.
© Q. Pointereau

Cela fait de nombreuses années que nous pratiquons le pilotage de la fertilisation azotée sur l’exploitation.

Ma motivation à le faire est d’atteindre un optimum technico-économique mais aussi de diminuer mes émissions de gaz à effet de serre. La fertilisation est le premier poste d’émission en agriculture. Je pense qu’un jour il y aura des obligations en la matière, je préfère m’y préparer dès maintenant.

Mesurer l’indice de nutrition azotée

Depuis mon installation en 2017, j’utilise la pince N’Tester en blé. Aujourd’hui, j’utilise aussi le satellite (Spotifarm) et le drone pour ajuster les apports en colza et le dernier apport sur blé. Ces technologies donnent une vision globale du champ en mesurant à un instant T l’indice de nutrition azotée (INN) des plantes. Le drone permet de s’affranchir d’un temps couvert, qui gêne les prises de vue satellitaire, et d’effectuer le vol au bon stade (2 nœuds), au plus près de l’apport. Le FDGeda du Cher propose cette prestation. La limite reste la disponibilité du matériel, puisque tout le monde réclame son vol en même temps.

Moduler en fonction de la biomasse

Mon objectif est de pouvoir moduler les apports en fonction de la biomasse. Dans l’idéal, il faudrait aussi moduler en fonction du rendement en établissant une carte mais ma moissonneuse-batteuse n’est pas équipée pour effectuer de telles mesures. Je me base donc sur un objectif moyen de rendement à la parcelle que je réévalue si besoin en cours de campagne selon les conditions de l’année.

Adapter la stratégie en fonction du cycle de la plante

En début de campagne de fertilisation, je cherche à renforcer la biomasse là où ça pêche un peu, alors qu’en fin de cycle, mon objectif est d’apporter sur les zones où le potentiel de rendement est le meilleur.

Prendre en compte le stress hydrique et son impact sur le rendement

Pour piloter mes apports, je prends en compte le risque que présente le stress hydrique en fin de période. Grâce à des capteurs de rayonnement Sencrop, je mesure l’évapotranspiration des plantes, ce qui me permet de simuler la réserve utile de mes sols.

L’idée est, à la fois, d’éviter des apports qui ne seraient pas bien valorisés à cause des conditions sèches, mais aussi de les ajuster en fonction du potentiel de rendement qui se dégrade dans ces conditions.

Fractionner les apports pour répondre aux besoins de nutrition azotée des plantes

J’ai la chance d’avoir un parcellaire regroupé et un outil de travail qui me permettent de pratiquer le « biberonage » de mes cultures en fonction de leur besoin. Sur blé, je peux aller jusqu’à cinq fractionnements des apports. La modulation tourne souvent autour de 20 ou 30 unités en plus ou en moins.

EARL de la Quillerie, 140 ha (40 % de blé, 15-20 % de colza, 15-20 % d’orge et le reste en cultures diversifiées (pois-chiche, quinoa, fétuque et coriandre porte-graine…). Président de la FDGeda du Cher.

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