ESSAI - Valtra T215 Versu - "Un tracteur taillé pour la traction"

Au travail "Un moteur coupleux"

 

Au champ, le tracteur met en avant son moteur coupleux. Avec le Terrano ancré à 25-30 cm, quand le moteur descend au régime de 1 300 tr/min, il répond bien et remonte tout seul à 1 700 tr/min. Uniquement lesté d’une masse avant de 1 300 kg, le T215 fait preuve d’une bonne traction. Même sans les masses, il s’en sort très bien au déchaumage. Ses pneumatiques arrière de 650 mm et son empattement de près de trois mètres l’aident dans ce sens. Dans certaines situations, il faudra probablement lester les roues arrière. Mais dans le contexte de l’essai, la masse avant suffisait. Pour ce qui est de la consommation de GNR, elle oscille autour de 30 l/h, ce qui est plutôt pas mal : le réservoir fait la journée sans problème.

 

 

Le Valtra T215 Versu propose une conduite extrêmement confortable. On ne bouge pas. Et pourtant la cabine n’est pas suspendue pneumatiquement. Pour ce qui est de la maniabilité, le profil de son châssis lui procure un très bon rayon de braquage. On se croirait presque dans un 4 cylindres. Il faut être vigilant par rapport au petit volant. C’est très réactif.

 

Là où j’étais un peu perdu, c’est avec la taille du levier d’inverseur et sa position haute. Cela m’a demandé un peu d’habitude, mais j’aime bien la position parking sur cette commande.

 

Sur route, attelé à la benne, le tracteur Valtra fait preuve d’un bon comportement. L’impression de confort se confirme avec le déchaumeur Terrano porté. La cabine est ultra-silencieuse. Le mode automatique de la transmission rend la conduite agréable. Le petit coup de joystick à droite pour atteindre la vitesse cible est très appréciable. Et le tracteur bénéficie d’un bon frein moteur.

 

Pour ce qui est de la boîte de vitesses, on peut programmer une vitesse avant, une vitesse arrière, ainsi qu’une vitesse de démarrage. Cette transmission offre beaucoup de possibilités et il y a presque de quoi s’y perdre.

 

Le Valtra T215 à l’essai est doté de cinq distributeurs, dont l’un est dédié au troisième point hydraulique. C’est suffisant. Dommage cependant qu’il n’y a pas de leviers de décompression au niveau des prises hydrauliques.

 

En cabine "Visibilité et exiguïté"

 

C’est un tracteur qui a un vrai look, avec sa carrosserie blanche et ses jantes noires. L’intérieur est sobre, juste ce qu’il faut. La visibilité vers l’avant est très bonne. Le tuyau d’aspiration d’air et le pot d’échappement sont taillés en biseau dans le prolongement des montants avant de la cabine, afin de ne pas générer d’angle mort supplémentaire.

 

J’aime bien l’écran de tableau de bord numérique déporté sur le montant droit. Il est grand, sans être occultant, et on peut y faire défiler plusieurs informations.

Le poste de conduite dispose d’un certain nombre de rangements, notamment un devant le volant, une glacière derrière le siège passager et un support pratique pour recevoir le smartphone. J’apprécie particulièrement l’espace généreux disponible derrière le siège. La visibilité arrière est correcte.

En revanche, dès lors qu’un passager monte à bord, on se rend compte qu’elle est un peu étroite.

 

Les commandes et le levier de l’accoudoir sont ergonomiques. L’avant-bras bien posé, on pilote avec précision les commandes fingertips des distributeurs, les réglages de relevage et le régime moteur. Sur le devant de l’accoudoir, on trouve à droite un joystick pouvant gérer plusieurs fonctions hydrauliques et sur la gauche le levier principal. Celui-ci est dessiné pour poser sa main confortablement et piloter la transmission, l’inverseur, deux distributeurs, deux régimes moteur mémorisés ou encore le relevage. Concernant ce dernier, ce sont de vraies commandes, pas des boutons à impulsion sur lesquels on n’est jamais sûr d’avoir vraiment appuyé. J’aime bien le bouton pour verrouiller toutes les commandes, judicieusement placé à côté de celui du gyrophare.

 

Globalement, c’est simple, bien fini, complet et sans gadget.

 

À l’extrémité de l’accoudoir, le terminal couleur tactile est mobile, offrant une grande latitude pour le positionner à sa guise. On peut y poser fermement sa main pour pouvoir naviguer dans la console, même en travaillant. Au besoin, il y a des touches et une molette sur la gauche de l’écran.

 

La logique de navigation est très largement inspirée de celle des smartphones et tablettes. C’est intuitif. Même sans avoir assisté à la présentation du tracteur, mes jeunes apprentis n’ont eu aucun mal à y trouver leurs repères. Toutefois, cette présentation était utile dans le sens où il y a plein de petites astuces de navigation qu’on ne peut pas deviner de prime abord, mais qui sont sympas. Par exemple, le réglage des régimes mini et maxi qu’on peut changer directement en glissant les curseurs numériques avec le doigt sur l’écran.

L’autoguidage est facile à utiliser. Au besoin, un flashcode collé sur la vitre donne accès au tutoriel en ligne.

Je ne me suis pas servi de la personnalisation des commandes, étant donné la simplicité des travaux réalisés lors de l’essai. Mais celle-ci est on ne peut plus simple à réaliser.

Entretien "Il s’encrasse peu"

 

L’accès aux différents organes d’entretien est globalement bon. À l’avant, l’un des radiateurs s’ouvre en portefeuille pour faciliter le nettoyage. Le filtre à air est logé au-dessus du moteur. Il est un petit peu haut, mais avec la prise d’air au niveau du toit de cabine, il ne s’est pas beaucoup encrassé. J’aime bien la jauge à huile hydraulique facilement visible au niveau du marchepied, ainsi que le raccord d’air sous pression pour souffler ou gonfler au champ.

 

À droite sous la cabine, un gros bloc regroupe la batterie, le remplissage du lave-glace, ainsi qu’une caisse à outils, trop petite à mon goût et qui serait mieux placée à gauche.

Accessible sans outil, le filtre de cabine est logé sous le toit à gauche.