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Cristal Union : une rémunération record de 51,42 € la tonne de betterave pour la récolte 2023

Le groupe coopératif Cristal Union, qui collecte 40 % de la surface betteravière française auprès de 9 000 producteurs, a réalisé des résultats records pour l’exercice 2023-2024, avec un chiffre d’affaires en hausse de 20 %. Et les prévisions pour la prochaine campagne sont à l’optimisme.

Traitement de betteraves bio dans l'usine Cristal Union de Corbeilles en 2020
Cristal Union s'est engagé dans un programme de près de 100 millions d’euros investis par an pour moderniser et décarboner son outil industriel
© G.Omnès

« Nos très bons résultats sont à la hauteur des enjeux qui sont les nôtres » a annoncé Olivier de Bohan, président de Cristal Union, lors d’une conférence de presse ce 4 juin. Celui-ci s’est félicité de résultats exceptionnels, fruits « d’une gouvernance stable et démocratique et d’une structure financière robuste ».

Un contexte favorable à la betterave

Il reconnaît aussi que le groupe a bénéficié d’un contexte favorable. Le prix moyen du sucre raffiné dans l’Union européenne est au plus haut, à plus de 500 euros la tonne (€/t), soit un prix qui a doublé en seulement trois ans. C’est le résultat d’une consommation mondiale qui continue à augmenter alors que les surfaces ont fortement diminué ces dernières années. Xavier Astolfi, directeur général du groupe Cristal Union, a détaillé les résultats de l’exercice 2023, qui ont permis de rémunérer la tonne de betterave à 51,42 euros en moyenne pour l’ensemble des adhérents (contre 43,4 €/t en 2022 et 25,5 €/t en 2020).

Le groupe sucrier a su tirer parti d’un contexte de marché porteur et de rendements betteraviers satisfaisants, et cela malgré un recul des surfaces (-2 %) et des conditions climatiques particulièrement difficiles en 2023. Les résultats parlent d’eux-mêmes : un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euros en progression de 20 % par rapport à l’exercice précédent, un résultat net en forte hausse à 307 millions d’euros (+72 %) et un ratio dette nette sur capitaux propres de 13 %, indicateur de la bonne santé financière du groupe.

Une caisse de péréquation pour sécuriser le revenu des producteurs de betteraves

Olivier de Bohan révèle qu’en rémunérant ainsi les planteurs, le groupe a voulu récompenser ses adhérents qui ont toujours cru en leur coopérative et en la betterave. « Nous avons redistribué 50 millions d’euros à nos coopérateurs », indique-t-il. Celui-ci a également annoncé la mise en place d’une caisse de péréquation collective « pour sécuriser le prix de la betterave dans les prochaines années et donc le revenu des producteurs ». Cette caisse est dotée de 50 millions d’euros en 2024. D’une durée de vie de six ans, elle sera activée sur décision du conseil d’administration. « Nous n’en aurons a priori pas besoin en 2024 », a estimé le président.

Des prévisions optimistes pour la campagne betteravière 2024

Les surfaces sont en légère hausse en 2024, de l’ordre de 5 % à l’échelle de Cristal Union. Côté jaunisse, les conditions pluvieuses sont plutôt défavorables aux vols de pucerons, avec quelques foyers malgré tout présents, mais « ​​​​​​maîtrisés », de l’avis du président. Au niveau rendement, une grande incertitude règne pour le moment en raison des retards de semis. Si les tonnages sont au rendez-vous, la situation sera excédentaire au niveau européen et les prix diminueront. Dans le cas contraire, le marché sera déficitaire et les prix resteront à un bon niveau, même s’il y aura une diminution par rapport à 2023. De façon générale, la tendance pour le marché du sucre est quand même à la baisse, avec un retour à une certaine normalisation, car le bilan européen devrait sortir excédentaire en 2024-2025. « On se prépare à réexporter pour maintenir l’équilibre sur les marchés européens », indique Olivier de Bohan.

Le président révèle un objectif de prix pour la campagne 2024 de 40 €/t, « ​​​​​​un prix pour rassurer les producteurs, qui savent que nous sommes prudents ». Les bonnes performances de la campagne 2023 permettent au groupe coopératif d’envisager l’avenir avec une certaine sérénité. Celui-ci repose notamment sur un programme de près de 100 millions d’euros investis par an pour consolider la modernisation et la décarbonation d’un outil industriel qui ambitionne aussi d’être autonome en eau à l’horizon 2030.

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