Colza : « J’associe lignées et hybrides dans mes mélanges de variétés pour réduire mes coûts de semis »
Agrculteur à Luppy (Moselle), Florian Belloy cultive 150 hectares de colza avec trois mélanges variétaux.
Agrculteur à Luppy (Moselle), Florian Belloy cultive 150 hectares de colza avec trois mélanges variétaux.
« Je mélange des semences de variétés hybrides avec des semences de ferme de lignées avec une proportion de ces dernières d’un tiers à deux tiers en fonction des types de terres, notamment pour réaliser des économies sur les semis de colza. J’ai ainsi trois mélanges différents sur les parcelles de l’exploitation en prenant soin de choisir des variétés de précocités proches. Pour cette année, en mélange à maturité tardive, j’associe la lignée ES Mambo à l’hybride BVR 703 ; en précoce, je mélange la lignée Campus à l’hybride Harome. Un autre mélange se compose de trois hybrides avec la lignée Campus. À tous ces mélanges, j’ajoute 5 % de la variété ES Alicia, très précoce, pour contrôler les méligèthes.
Ces mélanges sont semés vers le 15 août à 45 grains au mètre carré, au semoir classique ou de précision, sur les terres les plus argileuses où la levée est la plus difficile. Pour bien respecter cette dose, je fais mesurer les PMG (poids de mille grains) de mes semences de ferme chaque année par mon distributeur. Cette information est importante car les PMG peuvent varier du simple au double selon les années. Les PMG des hybrides sont quant à eux indiqués sur leurs emballages. Une fois les PMG de toutes mes variétés connues, je fais mes mélanges dans une bétonnière avec les proportions des variétés que je souhaite. Cela me prend une demi-journée.
Pour certains hybrides, le coût revient à près de 50 €/ha (plus de 200 € la dose). Avec mon mélange, j’estime économiser de 15 à 20 €/ha. En termes de rendements, des essais effectués par la chambre d’agriculture montrent que le mélange est équivalent à celui d’hybrides, avec le coût en moins des semences de ferme. Certains agriculteurs associent un quart d’hybride avec trois quarts de lignée pour économiser davantage. Pour ma part, je préfère garder une forte proportion d’hybride pour avoir des colzas bien développés avant l’hiver, qui résisteront mieux à l’impact des ravageurs. »