Aller au contenu principal

Betteraves : un robot pour s’affranchir du désherbage chimique sans perdre en rentabilité

Le groupe Deleplanque développe un robot qui désherbe mécaniquement les betteraves. Objectif : obtenir une solution plus rentable que les herbicides, avec une commercialisation annoncée pour 2023.

Bluebob distingue les betteraves des adventices, ce qui permet un binage entre les rangs, mais aussi sur le rang. © Charles Baudart
Bluebob distingue les betteraves des adventices, ce qui permet un binage entre les rangs, mais aussi sur le rang.
© Charles Baudart

Un robot pour désherber les betteraves ? L’idée est développée très sérieusement par les équipes du groupe Deleplanque. Via sa filiale Strube, le semencier développe un prototype de robot pour désherber mécaniquement les betteraves en plein champ, en s’appuyant sur les acquis du robot de phénotypage, déjà opérationnel dans les essais variétaux du groupe. « Nous ne choisissons pas d’aller vers des variétés résistantes aux herbicides mais d’aller vers le désherbage mécanique. Nous mettons le développement durable au cœur de notre activité », a justifié Eric Verjux, président du groupe Deleplanque, lors d’une présentation le 23 septembre dernier à Ableiges (95).

Ce projet, baptisé Bluebob, est développé avec le constructeur Naïo technologies et l’institut de recherche belge Fraunhofer. Parmi les objectifs des chercheurs : travailler à une vitesse suffisante pour être plus rentable que les passages d’herbicides, dont ils entendent s’affranchir totalement. « On croit pouvoir concilier haute productivité agricole et respect de l’environnement », confie Antje Wolff, responsable innovation du centre de recherche Strube. Le binage effectué par Bluebob présente en outre des avantages insolites : aération du sol, meilleure disponibilité des nutriments, fin des stress phyto sur les betteraves et des arrêts de croissance induits.

Un débit de chantier d’un demi hectare par heure

Un prototype du robot existe déjà : équipé de couteaux de désherbage, il couvre 6 rangs et travaille à la vitesse de 2,4 km/h, ce qui lui permet de désherber un demi hectare par heure, soit 12 ha par jour. « Le gros challenge, c’est le binage entre les rangs et surtout sur le rang », précise Antje Wolff. Les défis technologiques restent importants : « L’écartement entre les betteraves sucrières est très variable et pour être capable de biner sur le rang, il faut distinguer les adventices des betteraves sucrières. » Bardé de caméras multispectrales et flanqué d’algorithmes, le robot doit déterminer la position des plantes et décider en temps réel quelles sont les plantes à préserver et les plantes à détruire. Un objectif que les chercheurs entendent atteindre d’ici à trois ans. Le début de la commercialisation est annoncé pour 2023.

Surveillance humaine obligatoire

« Il est fort probable que ces outils évoluent encore fortement en intégrant par exemple un système électrique à la place de l’hydraulique », précisait Bruno De Wulf, en charge du projet chez Strube. Un nouveau prototype sortira dès l’an prochain. La réglementation française évoluera-t-elle au même rythme ? Car aujourd’hui, l’utilisation de ce type d’engin n’est autorisée que sous surveillance humaine permanente.

Les plus lus

<em class="placeholder">Culture de tournesol soufrant de la sécheresse.</em>
Changement climatique en Nouvelle-Aquitaine : « Une ferme charentaise descend de 8 km vers le sud tous les ans »

En 2050, les températures en Charente seront celles du sud de l’Espagne aujourd’hui, mais le volume de précipitation sera…

<em class="placeholder">Sol nu après une récolte partielle du maïs grain.</em>
Culture secondaire et PAC : des dérogations à leur implantation dans certaines zones

Le contexte météorologique de cet automne 2024 n’ayant permis, l’implantation des cultures secondaires avant le 1er …

<em class="placeholder">champ de betteraves sucrières avec le feuillage bruni à cause de la cercosporiose</em>
Betterave : les variétés tolérantes à l’assaut de la cercosporiose
La cercosporiose devient un problème majeur dans des situations plus nombreuses chaque année. Des variétés à haut niveau de…
<em class="placeholder">Enlèvement d&#039;un silp de betterave par l&#039;industriel Saint Louis Sucre, département de la Somme, novembre 2024</em>
Betterave 2024 : un rendement et une richesse en sucre décevants

Après une campagne betteravière marquée par les excès d’eau, la filière ne cache pas sa déception. Le rendement betteravier s’…

<em class="placeholder">Un fossé non entretenu ne joue pas son rôle d&#039;évacuation rapide de l&#039;eau quand une inondation survient.</em>
Entretenir les fossés pour réduire les conséquences des inondations sur les cultures

Le mauvais entretien des fossés a été parfois pointé du doigt pour expliquer les fortes inondations et une décrue trop lente…

<em class="placeholder">Jean et Pierre Niesner, agriculteurs à Remering (Moselle),  &quot;FertiRoc est le premier biostimulant minéral à obtenir la norme CE pour ses capacités d&#039;amélioration de ...</em>
Biostimulant: deux agriculteurs de Moselle conçoivent le premier produit foliaire à base de roche volcanique

Fertiroc : ce nouveau biostimulant associe une roche volcanique (zéolithe) micronisée à des éléments nutritifs. Jean et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures