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"Avec une moissonneuse-batteuse en copropriété, nous jouons la complémentarité"

Céréalier dans le Gers, Julien Leroux s’est équipé d’une moissonneuse-batteuse neuve, en commun avec un maïsiculteur.

Céréalier et producteur de fruits à Éauze, dans le nord-ouest du Gers, Julien Leroux cultive 120 hectares de céréales, colza, tournesol, féveroles, maïs, seigle et soja. Depuis 2018, l’agriculteur est équipé d’une moissonneuse-batteuse Case IH Axial Flow, en commun avec Romain Garros, agriculteur à Bourouillan, éloigné de 15 kilomètres. "C’est ma première moissonneuse-batteuse, confie Julien Leroux. Auparavant, c’est une Cuma qui venait battre sur l’exploitation. C’est une organisation qui avait certaines contraintes et demandait des compromis. On ne peut pas battre à la maturité optimale." Avant d’acheter une moissonneuse-batteuse avec Julien Leroux, Romain Garros disposait de sa propre machine, une Case IH Axial-Flow vieillissante, qu’il souhaitait renouveler. L’achat d’un engin neuf en copropriété est apparu comme un investissement raisonnable, d’autant qu’il existe une complémentarité entre les deux fermes. "Je cultive en grande majorité des cultures qui se récoltent l’été, tandis que Romain est à 95 % maïsiculteur, indique Julien Leroux. De ce fait, la machine est rarement attendue en même temps sur les deux exploitations."

Chacun son équipement frontal

Les deux agriculteurs ont fait le choix d’une moissonneuse-batteuse Case IH Axial-Flow 5140, la plus petite du constructeur américain. D’une puissance maximale de 312 ch, cette machine dispose d’un battage axial. "Sur le choix de la batteuse, j’ai fait confiance à Romain Garros, qui dispose d’une bonne expérience avec cette machine. Pour ma part, je n’avais jamais conduit de moissonneuse-batteuse jusqu’alors." Les exploitants ont opté pour un modèle doté d’un pont arrière moteur, une nécessité dans les parcelles parfois pentues. Le caisson autonivelant de l’Axial-Flow 5140 est également un atout dans les dévers. Julien Leroux a acheté une coupe de 6,10 m de large à tablier télescopique avec son chariot de transport, tandis que Romain Garros a gardé le cueilleur 6 rangs de sa précédente machine. "Pour les quelques hectares que nous ne pouvons pas récolter avec nos propres équipements frontaux, nous nous les prêtons", explique Julien Leroux.

Une machine performante à moindre coût

Ramenée à la centaine d’hectares de céréales et oléoprotéagineux, l’automotrice neuve de plus de 300 ch peut sembler surdimensionnée, mais se justifie pour des raisons d’organisation. "La période de récolte des cultures d’été correspond aussi à un fort pic d’activité, tant au niveau des fruits que du maïs semence, dont le suivi est très chronophage, avec l’irrigation et la castration", explique l’exploitant. De plus, les agriculteurs ont fait le choix d’amortir l’Axial-Flow sur 10 ans. Ils ont ouvert un compte commun auprès du concessionnaire Case IH, ce dernier facturant un tiers des prestations à Julien Leroux, le reste à Romain Garros. "Cela correspond grosso modo à la part de la surface totale récoltée par chacun, explique Julien Leroux. Chaque année, nous réajustons en calculant les surfaces réellement récoltées. En fonction de l’évolution du ratio, l’un rembourse l’autre, aussi bien pour les annuités que pour les frais d’entretien, afin d’être le plus juste possible."

Meilleur débit de chantier et stade optimal de récolte

Après trois saisons de moisson et 900 heures au moteur de la moiss-batt', Julien Leroux fait son bilan. "Quand on additionne les annuités, soit 9 500 euros par an pour la coupe, son chariot et ma part dans la machine, les frais d’entretien et le carburant, le coût à l’hectare est sensiblement identique à celui de la Cuma. En revanche, j’ai gagné sur un certain nombre de points." L’agriculteur récolte désormais au stade optimal de maturité de la culture, la moissonneuse-batteuse étant quasiment disponible en permanence et affichant en plus un débit de chantier élevé pour la taille de l’exploitation. La capacité de la machine lui permet de peaufiner les réglages pour recueillir une récolte propre et intègre. "La conception et la simplicité de l’Axial aident bien", reconnaît Julien Leroux. Accessibles, les organes de battage proposent des vitesses de rotation faibles limitant la casse de grain. Un atout pour la production de colza et tournesol semences que le céréalier cultive depuis son achat.

Des profils différents d’exploitation qui facilitent le partage

Le profil très différent des deux exploitations facilite la gestion de l’automotrice de récolte. "On se croise très peu finalement, résume Julien Leroux. Romain cultive une petite vingtaine d’hectares de blé et moi grosso modo autant en maïs grain. Ce sont les seules surfaces, avec le soja en dérobée certaines années, où il faut s’organiser un petit peu entre les deux exploitations, dont les parcelles les plus éloignées sont distantes d’au maximum 30 kilomètres. Et encore, mon maïs est non irrigué, ce qui fait que je le récolte plus tôt. Quoi qu’il en soit, nous sommes amis et avons la même vision des choses." Cela vaut notamment pour les exigences de propreté de la machine, afin de limiter le salissement des parcelles.

Le maximum d’entretien réalisé sur la ferme

Pendant la morte-saison, les deux associés assurent l’essentiel de l’entretien annuel, une façon de limiter les coûts. "Nous faisons tout de même venir un technicien de la concession sur une demi-journée, afin de bénéficier de son expertise et de réduire les risques de panne en saison, explique Julien Leroux. Selon les opérations de maintenance ou de remplacement à réaliser, nous avisons si nous sommes à même de les réaliser ou si nous les confions à la concession."

"De nouvelles opportunités grâce à la copropriété"

"Avoir ma propre machine m’a ouvert des opportunités, telles que les semences, qui apportent une valeur ajoutée, apprécie Julien Leroux. Récolter de la semence exige une propreté du grain avec le minimum de casse possible. Cela implique de travailler plus lentement, de consommer un peu plus de carburant à l’hectare. Ce n’est pas toujours compatible avec la moissonneuse-batteuse de la Cuma, qui doit abattre un maximum d’hectares à moindre coût. Quand on ne possède pas sa propre machine, ce sont généralement des ETA missionnées par les semenciers qui viennent battre, à des coûts à l’hectare plus importants, car la récolte du tournesol semence est lente et les rendements sont faibles."

Parmi les autres opportunités, Julien Leroux cite également les quelques hectares de soja qu’il sème en dérobée et récolte à l’automne. "En Cuma, lorsque c’est la saison du maïs, dételer le cueilleur n’est pas à l’ordre du jour." Il peut désormais prendre le temps de le récolter, généralement le week-end, lorsque les silos de la coopérative sont fermés pour Romain Garros.

Assolement 2021

15 ha de maïs conso

28 ha de blé

28 ha de colza semence

10 ha de féverole

5 ha de seigle semence

24 ha de soja (dont 16 en dérobée)

14 ha de tournesol semence

6 ha de tournesol conso

Sur la même thématique "Stratégie d'équipement en moissonneuse-batteuse" : 

La location chez Guillaume Mallet 

La propriété chez Régis Le Métayer

 

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