Altises : « nous mettons en œuvre toutes les pratiques contribuant à produire un colza costaud »
Dans l'Aube où les altises résistent aux pyréthrinoïdes, Richard Lacroix adopte plusieurs techniques pour rendre ces colzas moins vulnérables à ces insectes.
Dans l'Aube où les altises résistent aux pyréthrinoïdes, Richard Lacroix adopte plusieurs techniques pour rendre ces colzas moins vulnérables à ces insectes.
« Nous nous situons dans l’épicentre de la résistance des altises aux pyréthrinoïdes. Les grosses altises sont très difficiles à contrôler à l’automne, avec une grande variation d’infestation selon les années. La stratégie est de mettre en œuvre toutes les pratiques qui contribueront à produire un colza costaud rapidement. L’objectif est d’avoir un colza poussant au stade 4-6 feuilles au minimum au 15 septembre. Cela commence par une préparation fine du sol avec un travail superficiel pour ne pas trop le dessécher et un broyage des pailles du précédent.
Tout en tenant compte des prévisions de pluie, le semis est réalisé assez tôt, entre le 15 août et le 1er septembre avec un semoir monograine de façon à obtenir une implantation homogène et une levée régulière des colzas. Je choisis des variétés montrant les plus grosses vigueurs au départ et tolérant le mieux les attaques d’altises, comme Addition, Dynamic, ES Navigo et Attica que je sème en mélange. Les résultats des essais de la chambre d’agriculture et de notre organisme stockeur montrent un léger gain de rendement avec ces variétés utilisées en mélange, plutôt que seules.
Pendant l’été, j’épands 3 tonnes à l’hectare du produit Souffl’Organique composé de 2,5 % d’azote, de 2,3 % de phosphore et de 2,5 % de potasse. Avec la libération d’azote pendant l’automne et l’hiver, cet amendement a un effet bénéfique sur la croissance du colza. Pour assurer une bonne dynamique de croissance à l’automne, il serait intéressant de pouvoir appliquer 20 ou 30 unités d’azote minéral en végétation, mais cela n’est pas autorisé au-delà du 31 août.
J’applique un insecticide sur les adultes de grosses altises si un vol important est détecté avec les cuvettes jaunes. J’interviens quinze jours après le pic de vol avant que les insectes ne pondent dans le colza. Cette année, mon choix de produit se limitera à Boravi WG, encore utilisable jusqu’au 31 octobre. Contre les larves d’altises, j’espère la dérogation pour l’insecticide cyantraniliprole pour des traitements éventuels de rattrapage en novembre ou décembre. »