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Gérer les périodes de forte chaleur

En période de canicule, le bâtiment correspond plus à une zone ombragée qu’une zone de fraîcheur. La conception et l’utilisation du bâtiment doivent en tenir compte.

Durant l’été, la différence de température entre l’extérieur et l’intérieur du bâtiment n’est pas toujours suffisante pour assurer l’effet cheminée. Il faut alors uniquement compter sur les mouvements d’airs transversaux pour renouveler l’air.

Jouer sur l’emplacement et le choix des matériaux

Les murs et parois des bâtiments emmagasinent la chaleur pour la restituer en début de nuit. Ce phénomène retarde le rafraîchissement du bâtiment en soirée. Il convient donc de limiter autant que possible les hauteurs de maçonnerie des murs donnant sur le Sud. Les translucides installés sur les toitures doivent être essentiellement concentrés sur le pan nord. L’isolation des toitures, surtout lorsqu’elles sont proches des animaux, permet de réduire la température ressentie à l’intérieur des bâtiments, et est d’autant plus utile dans les bâtiments de faible volume. Pour les petits ruminants, très sensibles aux variations de température, elle apportera aussi du confort lors des saisons intermédiaires quand la journée la température monte à plus de 20 °C et descend parfois en dessous de 0 °C la nuit. La couleur des tôles doit également être réfléchie. Les teintes foncées emmagasinent la chaleur alors que les teintes claires favorisent le rayonnement, elles sont donc à favoriser.

Bien penser ses ouvertures

Les bâtiments étroits sont les plus faciles à ventiler, l’air circule mieux lorsque la distance entre les deux ouvertures est faible. En période de canicule, il convient d’ouvrir le bâtiment la nuit, et de gérer les ouvertures selon la course du soleil pour éviter le rayonnement à l’intérieur des bâtiments. Pour apporter de la vitesse à l’air, il peut être intéressant de créer des ouvertures modulables, tout en prenant garde à limiter l’impact des rayonnements sur les animaux.

La ventilation mécanique au secours des grandes chaleurs

Si les aménagements et les pratiques d’élevage ne suffisent pas à atténuer l’impact du stress thermique sur les animaux, la ventilation mécanique peut être un recours. Elle répond à deux objectifs : favoriser le renouvellement de l’air dans des bâtiments trop enclavés ou trop larges, et diminuer la température ressentie par les animaux pendant les fortes chaleurs, grâce à des vitesses d’air importantes. La ventilation doit être homogène au sein du bâtiment pour éviter les agglutinements d’animaux dans les zones les plus favorables.

La ventilation mécanique contribue à donner de la vitesse à l’air. Si l’air mis en mouvement n’est pas forcément plus frais, il permet de faire évaporer l’eau en surface de la peau des animaux, d’où cette sensation de fraîcheur. Pour assurer une ventilation optimale, il faut qu’elle soit homogène dans l’ensemble du bâtiment, sinon les animaux s’agglutineront devant les sorties d’air pour délaisser leurs autres activités traditionnelles. Des systèmes verticaux ou horizontaux peuvent être installés. Le type de ventilation est à choisir en fonction du bâtiment et des hauteurs disponibles. Les brasseurs d’air à pâles ne sont par exemple pas adaptés aux bâtiments munis de nombreux murets qui perturbent le flux d’air. Les ventilateurs horizontaux quant à eux assurent un travail sur des largeurs de 3 à 5 m pour des longueurs de 10 à 15 m, mais créent également beaucoup de bruit. Les gaines de ventilation, rigides ou gonflables apportent moins de vitesse d’air, mais le nombre de ventilateurs installés et le bruit généré est également moindre.

La brumisation pour rafraîchir l’atmosphère

En plus de limiter la température perçue, la brumisation permet de faire baisser la température au sein des bâtiments de façon localisée. L’utilisation de brumisateur doit cependant être accompagnée d’un bon système de ventilation pour favoriser l’évaporation. La brumisation ne doit pas se perdre dans l’air ambiant, sinon elle est inefficace. Elle doit être dirigée vers les animaux sans pour autant toucher le sol. La brumisation est à éviter dans les aires de logement, puisqu’elle risque d’accroître l’humidité ce qui va à l’encontre de l’objectif recherché. Il est important de ne pas introduire la brumisation à des surfaces déjà humide pour assurer une bonne gestion sanitaire de la chèvrerie.

Des ouvertures modulables pour rafraîchir les chèvreries

Rideaux brise-vent existent à la fois sur rail ou avec enroulement du bas vers le haut. En bâche ou en textile, ils permettent de moduler les arrivées d’air en fonction des conditions climatiques. Ils peuvent être une solution de rattrapage en cas de défaut de ventilation. Ils sont cependant onéreux et fragiles.
Volets pare-soleil. Des panneaux articulés peuvent rendre le bardage modulable tout en faisant de l’ombre pour les animaux. Le panneau peut être composé matériaux pleins ou ajourés. C’est également la solution la moins onéreuse.
Bardage coulissant. Un bardage en bois mobile est posé en complément du bardage fixe aux planches très espacées. Ce système permet de moduler la ventilation des bâtiments tout en évitant les courants d’air. Elle est peu onéreuse à condition d’être réalisée en auto construction.
La guillotine permet d’ouvrir ou de fermer complètement le bardage par coulissement vertical d’un panneau à l’extérieur du bâtiment. La pose d’un matériau brise-vent peut permettre son utilisation en période hivernale.

L’astuce

Le logiciel Sketchup simule l’ensoleillement du bâtiment

Le logiciel Sketchup, à l’aide de plans 3D du bâtiment, permet de déterminer l’ensoleillement du bâtiment en fonction des différentes heures de la journée. Il peut être utile pour vérifier que les animaux seront réchauffés par les rayons du soleil pour être réchauffés en hiver, mais pas trop exposés en période estivale.

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