Une commission Abris froids à Légumes de France
En présentant les abris froids comme outils d’amélioration de la production et de la souveraineté alimentaire, Légumes de France veut lever les freins à leur développement.
En présentant les abris froids comme outils d’amélioration de la production et de la souveraineté alimentaire, Légumes de France veut lever les freins à leur développement.
Légumes de France a créé, le 29 septembre, une commission Abris froids dont l’objectif sera de mettre en avant les atouts des abris froids et de faciliter leur développement. « Le ministre a compris l’intérêt des fruits et légumes et a lancé un processus d’élaboration du plan de souveraineté alimentaire pour les fruits et légumes, a rappelé Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France. Les abris froids peuvent être une solution pour la souveraineté alimentaire par leurs atouts en termes de protection contre les aléas climatiques et les ravageurs, de meilleure productivité, de réduction des pesticides et du recours à l’irrigation et d'amélioration des conditions de travail. »
Rendre les projets plus acceptables
Si les surfaces d’abris froids ont progressé de 7 % de 2000 à 2010 pour atteindre 6 100 ha en 2010 (dernières données nationales), créer des abris froids est devenu aujourd’hui plus compliqué, du fait notamment de démarches administratives de plus en plus complexes et des problèmes d’acceptabilité des abris par le voisinage. « Les freins varient selon les régions et un premier travail de la commission sera de recenser ces freins, indique Cyril Pogu, producteur en région nantaise, qui présidera la nouvelle commission. Nous recherchons des compétences en région. Un autre travail sera de communiquer pour améliorer l’acceptabilité des abris froids. Il y a des points à travailler en termes d’insertion paysagère, de distances à respecter, de présentation du projet au commissaire enquêteur… Une charte nationale ou régionale précisant les aspects réglementaires et permettant de rendre les projets plus acceptables pourrait aider les producteurs. » La commission souhaiterait aussi chiffrer les surfaces d’abris nécessaires et établir un plan d’investissement pour le présenter dans le cadre du plan de souveraineté alimentaire des fruits et légumes.
Avis de producteur : Pascal Beaugean, producteur en Maine-et-Loire
« Allonger la période de production des salades »
« Nous exploitons 90 ha, dont 4 ha d’abri froid, en salade, poireau, céleri-rave, chou… Nous produisons notamment 5 millions de salades pour le frais et la IVe gamme. Comme nous sommes installés en ceinture verte d’Angers, 40 % de la production est vendue localement. Nous avons investi dans des multichapelles JRC pour fournir des salades le plus longtemps possible dans l’année, de mars à novembre. Les abris améliorent aussi la qualité du produit et les conditions de travail. Et nous pouvons utiliser le même matériel qu’en plein champ. Nous avons encore des projets. Mais en zone périurbaine, obtenir un permis de construire pour des abris froids est devenu difficile. »