Une autre vision du commerce se développe
De nouvelles formes de commerce, itinérant, collaboratif, alliant commerce numérique et magasin en dur, apparaissent. Ils ont en commun le sourcing local et la volonté de proximité.
De nouvelles formes de commerce, itinérant, collaboratif, alliant commerce numérique et magasin en dur, apparaissent. Ils ont en commun le sourcing local et la volonté de proximité.
L’ouverture très médiatisée du magasin “La Louve” à Paris (qui a même eu droit à la visite de Stéphane Travert) a mis en lumière ces magasins coopératifs et collaboratifs où le client adhère et participe au bon fonctionnement du lieu. Ce concept commence à bien se développer en France. Depuis 2016, on compte une dizaine de projets : “SuperQuinQuin” à Lille, “Copeli” à Nantes, “Alpar Coop” à Annecy… Le point crucial pour cette démarche est de trouver un magasin pour accueillir les coopérateurs-clients. Ainsi, la coopérative “La Chouette” a ouvert une épicerie-test à Toulouse qui préfigure son futur supermarché. A Grenoble, “L’éléfan” table sur juin 2018 pour l’ouverture de son supermarché : forte de 800 membres, l’association, qui a créé en son groupement d’achats en 2016 a entamé, en septembre dernier, les recherches. Enfin, en mai dernier, l’association Otsokop, jusqu’alors basé à Anglet (Pyrénées-Atlantiques), a ouvert une structure de 50 m2 dans le même département, à Bayonne. C’est un premier pas vers la création d’un véritable supermarché bio de 1 000 m2 avec un focus fort sur les produits basques. Avec un changement de paradigme : l’association pratique la vente directe et a abandonné les précommandes sur internet des débuts.
Le retour du commerce itinérant
Une note de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (I.A.U.) d’Ile-de-France de septembre dernier se penche sur le “commerce éphémère” (food trucks, camions itinérants “pop-up stores”) : « L’évolution des modes de vie et de consommation, le développement du numérique, mais également, le contexte économique, peu propice aux investissements de long terme, contribue à sa croissance ». Certes, les camions épiceries sillonnant les campagnes ont toujours eu leur place mais ce modèle est revisité aujourd’hui. En Dordogne, le camion de “La Cour des miracles” créée en 2012, sillonne les marchés locaux et propose fruits et légumes en porte-à-porte. “Bio Mobile” parcourt les routes des Vosges pour livrer à ses clients les fruits et légumes bio commandés par téléphone ou sur le web. Dans l’Indre, l’épicerie itinérante “L’Hirondelle” est présente sur les marchés, en point relais mais travaille aussi avec les cantines scolaires du département.
Un accompagnement nécessaire
« Dans de nombreux cas, l’économie éphémère participe à l’hospitalité des territoires. Les camions épiceries établissent ainsi un lien important pour les personnes âgées en zones rurales », souligne la note de l’I.A.U Ile-de-France. Leur développement suscite des interrogations : concurrence avec les commerces sédentaires, conditions d’activité, utilisation de l’espace public… « Bâtir une clientèle est un processus lent : l’hygiène doit être rigoureuse, l’activité est souvent saisonnière. Ces limites incitent à anticiper l’accueil de cette économie ». Et la note d’évoquer certaines pistes : raisonner à l’échelle intercommunale, associer les sédentaires (pour des ventes ponctuelles par exemple), prévoir des structures légères et praticables en toutes saisons (abris, halles). Autant de domaines où les communes et les collectivités locales peuvent intervenir pour une insertion positive de ce (presque) nouveau type de commerce.
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