Biocontrôle : un essor à soutenir
Le développement du biocontrôle se poursuit, mais il nécessite davantage de soutien pour changer de braquet. Du côté des utilisateurs, les mêmes freins persistent.
Le développement du biocontrôle se poursuit, mais il nécessite davantage de soutien pour changer de braquet. Du côté des utilisateurs, les mêmes freins persistent.
En novembre 2020, le gouvernement publiait sa stratégie nationale de déploiement du biocontrôle, visant à accélérer la diffusion de l’utilisation du biocontrôle dans l’agriculture française. Plus d’un an après ce lancement, IBMA France, par la voix de sa présidente Céline Barthet, estime que les premiers résultats sont encourageants. « Sur les trois indicateurs de suivi qu’on s’était fixés, deux objectifs au 1er janvier 2022 sont déjà atteints. Il faut maintenir le cap », mentionne la responsable professionnelle. Ainsi, l’objectif de 50 % des usages couverts par une ou des produits de biocontrôle a été dépassé et atteint 54 %.
Pour poursuivre ce développement, la filière du biocontrôle cherche à créer de la valeur. Cette thématique a été choisie par IBMA France comme fil rouge de ses 8es Rencontres du biocontrôle, organisées sous forme d’émission diffusée en ligne en janvier dernier. Un biocontrôle créateur de valeur économique, mais aussi d’acceptabilité sociale et d’innovation. La volonté affichée du ministre de l’Agriculture de « faire de la France le leader mondial du biocontrôle » nécessite l’aide de financements publics. Le gouvernement mise pour cela sur son plan France 2030 qui prévoit de consacrer au total 2,3 milliards d’euros aux transitions agricoles et alimentaires. Plusieurs appels à projets pour les entreprises ont été lancés dans ce cadre.
70 % d’agriculteurs utilisateurs
Mais la diffusion des innovations auprès des agriculteurs est évidemment un enjeu essentiel. Pour suivre l’évolution de l’utilisation du biocontrôle, IBMA réalise régulièrement des enquêtes auprès d’agriculteurs. La dernière en date, effectuée à l’automne 2021 auprès de 350 producteurs, toutes filières et modes de production confondus, révèle un taux d’utilisateurs de 70 %, avec un léger décalage entre bio et conventionnel : 79 % d’utilisateurs en AB, 66 % en conventionnel. Les principaux apports positifs du biocontrôle sont la qualité sanitaire des produits, la santé de l’applicateur et l’image renvoyée.
« Ces avantages sont unanimement reconnus, que ce soit par les utilisateurs ou les non-utilisateurs », souligne Céline Barthet. Quant aux freins mentionnés, ce sont les mêmes identifiés depuis plusieurs années : un manque d’efficacité ou de preuve d’efficacité, le manque d’accompagnement et de formation et enfin le prix. « Je ne pense pas qu’un prix plus élevé soit symptomatique du biocontrôle, mais plutôt de l’innovation en général, justifie Céline Barthet. Quand des innovations arrivent sur le marché, elles sont plus chères que des produits plus anciens, qui ont déjà été amortis. »