Congrès unpt
Un amont renforcé qui pousse l’aval à de nouveaux challenges
Les producteurs de pommes de terre vont pouvoir enfin parler d’une même voix. Enfin presque ! Les délégués, présents les 1er et 2 février derniers au 4e congrès de l’UNPT d’Amiens, l’ont décidé. Les producteurs du frais, de primeurs (depuis le 1er janvier), de fécules et ceux de la transformation vont désormais regrouper leurs forces. Manquent à l’appel les producteurs de plants réunis dans la FNPPPT et qui tiennent toujours à leur indépendance.
Ce regroupement des forces à l’amont est salutaire : il intervient au moment même où la loi d’orientation renforce le pouvoir des interprofessions. La fusion intervient également après une année riche en événements : le dossier sanitaire et les questions spécifiques à la réforme de la Pac sont quasiment réglés. Reste la question du financement de la recherche et surtout celle de l’eau. L’irrigation sera, en effet, au centre des débats parlementaires à l’occasion de l’examen de la future loi sur l’eau en mars prochain…
Avec cette fusion décidée et programmée, la pomme de terre rentre de plain-pied à la FNSEA, au même titre que d’autres grandes productions. Le fait que Jean-Michel Lemétayer ait tenu à clôturer ce congrès d’Amiens en est un signe fort. C’est le signe de la maturité d’une filière qui a déjà fait ses preuves dans la négociation pour les DPU avec la centrale syndicale.
De gros chantiers en prévision
De gros chantiers attendent néanmoins la filière et son interprofession. Le congrès en a abordé quelques-uns. Tout d’abord celui des productions non alimentaires. La profession attend toujours un signe fort des Pouvoirs publics. Peut-être au congrès de la FNSEA de Metz qui en fait son thème principal en mars prochain ?
Ce n’est pas le seul dossier, car si l’exportation française se maintient depuis dix ans (1,2 million de tonnes en 2005), la consommation s’essouffle et nos tubercules vont de plus en plus se faire transformer en Belgique. Nos voisins d’Outre-Quièvrain ont quasiment multiplié par deux leurs produits finis en l’espace de cinq ans ! Francis Dupont, président de l’Union Européenne des industries de transformation (UEITP), se risque à une explication : “Le phénomène MDD a fourni l’occasion à certains industriels de faire quelques sacrifices sur la qualité et leur traçabilité de leurs produits”…
La profession assiste également impuissante à la fermeture de ses usines. Elle s’inquiète, s’alarme, mais ne comprend pas. Le ministère de l’Agriculture a commandé un audit !
Pour enrayer la baisse de la consommation rencontrée depuis trois campagnes, le CNIPT revoit sa stratégie. Il veut retrouver une dynamique sur le marché du frais et doit reconstruire ses gammes au plus vite en affinant ses offres produits (premiers prix, cœur de marché et haut de gamme). Pour conserver une longueur d’avance sur les pays de l’Europe de l’Ouest.