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Supprimer l’Agence Bio ? Annie Genevard trouve l’idée « pertinente »

Les sénateurs ont adopté le 17 janvier, dans le cadre du PLF 2025, un amendement visant à supprimer l’Agence Bio sans que le gouvernement ne s’y oppose.

Annie Genevard devant les sénateurs.
« Ce n’est pas parce que l’on internalise l’Agence Bio que l’on néglige l’agriculture biologique : on rationalise le fonctionnement » a affirmé Annie Genevard, le 17 janvier devant le Sénat.
© Sénat

Les sénateurs ont adopté le 17 janvier un amendement du sénateur LR Laurent Duplomb visant à supprimer l’Agence Bio et transférer ses missions au sein de FranceAgriMer ou au ministère de l’Agriculture.

Un vote qui intervient après discours de politique générale du 14 janvier, durant lequel François Bayrou s'est s'interrogé sur la place des « plus de 1000 agences, organes et opérateurs », qui agissent selon lui « sans contrôle démocratique » et « constituent un labyrinthe ».

Lire aussi : Discours de politique générale de François Bayrou : les cinq points concernant l’agriculture

Lire aussi : Le gouvernement veut réduire le budget agricole de 284 millions d’euros

Avis de sagesse donné par Annie Genevard

La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, ne s’est pas opposée à cet amendement. « Nous devons chercher des économies. Nous avons évoqué les opérateurs et les agences ; ils peuvent être soit conservés, soit mutualisés, soit supprimés. S’agissant de l’Agence Bio, votre idée est pertinente », s’est ainsi exprimée la ministre devant les sénateurs. Et d’estimer qu’il allait falloir « d’abord travailler avec les acteurs pour rendre cette proposition opérationnelle et vérifier que leurs missions continueront à être exercées dans de bonnes conditions ».

Relire : La ministre de l’Agriculture Annie Genevard maintenue dans le nouveau gouvernement

Une économie de 3 millions d'euros selon le sénateur Duplomb

Dans l’exposé des motifs de son amendement, le sénateur Laurent Duplomb propose d’annuler les crédits du programme « compétitivité et durabilité de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt » à hauteur de 2,9 millions d’euros et ainsi de supprimer la subvention pour charges de service public du GIP Agence bio

Les missions de l'Agence Bio continueraient toutefois à être assurées

« Les missions de l’Agence Bio, et notamment la gestion du Fonds avenir bio, continueraient toutefois à être assurées. Le soutien financier au bénéfice de l’agriculture biologique serait ainsi bien maintenu » avance le sénateur. 

Lire aussi : Crise du  bio : « Nous sommes beaucoup trop dépendants de la consommation à domicile » 

Les écologistes réagissent avec virulence

« Madame la ministre, votre avis de sagesse est plus qu'inquiétant. Nous avons besoin de l'Agence Bio », s’est alarmé le sénateur écologiste d’Ille-et-Vilaine Daniel Salmon lors de l’examen de ses amendements visant à proposer à l'inverse l’augmentation des moyens accordés à la bio (amendements non adoptés).

« Ce n’est pas parce que l’on internalise l’Agence Bio que l’on néglige l’agriculture biologique : on rationalise le fonctionnement » a répondu Annie Genevard.

Cette politique épuise les finances publiques 

Et d’ajouter « je suis tout à fait favorable à l’agriculture bio, évidemment […] Une agriculture de plus en plus exigeante ne peut être condamnable, mais elle doit trouver son modèle économique, qui ne peut reposer sur l’abondement de l’Etat. Plus de 100 millions d’euros en 2023, autant en 2024 : cette politique épuise les finances publiques sans parvenir à assurer à la filière les conditions durables de son maintien ».

Lire aussi : Les aides à la conversion bio devraient être conditionnées à des contrats, prône la FNSEA

Le président de l'Agence Bio abasourdi

Des propos jugés « insultants » par le sénateur écologiste Guillaume Gontard. 

Interrogé par Ouest France, le président de l'Agence bio Jean Verdier a fait part de sa surprise : « Nous sommes surpris et abasourdis. Surtout quand on voit l’efficience de notre structure avec seulement une vingtaine de personnes. » 

Venir nous expliquer en pleine crise de la bio qu’il faut supprimer l’acteur chargé de promouvoir nos produits c’est pour le moins osé

« On peut dire que ce gouvernement a le sens du timing et de la cohérence politique. Venir nous expliquer en pleine crise de la bio qu’il faut supprimer l’acteur chargé de promouvoir nos produits c’est pour le moins osé. Depuis trois ans, nous avions l’impression d’être rentrés dans un processus collaboratif de recherche de solutions qui vient d’être mis à terre », a pour sa part réagit Philippe Camburet, président de la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) dans un communiqué. Et de rappeler que l’Agence Bio est au cœur du nouveau programme Ambition Bio lancé en 2024. 

Lire aussi : Crédit d’impôt bio : la Fnab réclame 6000 euros par ferme

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