e-commerce
Réactions diverses du commerce traditionnel face à Amazon
Le lancement de Prime Now d'Amazon à Paris a suscité des levées de bouclier politiques. Mais, le détail en fruits et légumes veut rester serein face à ce nouveau concurrent.
Le lancement de Prime Now d'Amazon à Paris a suscité des levées de bouclier politiques. Mais, le détail en fruits et légumes veut rester serein face à ce nouveau concurrent.
Tout le monde se doutait que cela devait arriver : après Londres, Milan et Berlin, le géant américain Amazon a lancé son service Prime Now qui permet de se faire livrer en une heure une ribambelle de produits, dont de l'alimentaire frais (fruits et légumes compris) à Paris. Un centre de distribution de 4 000 m2 a été ouvert au Nord de la capitale, sur des terrains appartenant à la Sncf. Les livraisons sont effectuées en véhicules utilitaires légers et en scooter par deux transporteurs Star's Service et Top Chrono.
Dès l'ouverture, les réactions négatives ont été vives. La mairie est montée au front : risque de déstabilisation des équilibres commerciaux, rappel de la priorité municipale pour le commerce de proximité, nécessité de définir par la loi que les entrepôts de ce type soient considérés comme des espaces de vente... La confédération des commerçants de France est également vent debout : « Il s'agit d'une concurrence féroce qui suscite de fortes inquiétudes, au niveau des commerces traditionnels qui développent de nouveaux services pour leur clientèle mais aussi au niveau environnemental ». tonne son président, Francis Palombi. De son côté, Stéphane Layani, président du marché de Rungis, souligne : « Nous sommes bien entendu ouverts à l'innovation mais dans la mesure où elle n'entraîne pas la destruction du commerce traditionnel et qu'elle engendre pas un problème d'aménagement urbain. On ne peut pas être contre l'évolution des systèmes de commerce. Mais, il faut au moins un minimum de concertation, ce qui semble ne pas avoir été le cas ici. » Il ne faut pas oublier que le plan de développe-ment à 10 ans du marché de Rungis doté d'1 Md€, prévoit la construction d'entrepôts adaptés à ce type de distribution.
Pour l'UNFD, le combat se porte plus sur le savoir-faire du détaillant, la traçabilité et le contact.
Vendredi 1er juillet, la confédération des commerçants de France, celle de marchés et l'UNFD ont rencontré Xavier Piccino, directeur de cabinet de la secrétaire d'Etat au Commerce,
Martine Pinville. Selon nos sources, la réunion n'a rien apporté, se bornant au constat de l'installation d'Amazon. L'UNFD souligne que le combat se porte plus sur le savoir-faire des détaillants, la traçabilité et le contact, rappelant que le drive n'avait finalement pas été la concurrence sauvage que certains prédisaient. Elle souligne que face à un consommateur aux nouvelles attentes, le détaillant fruits et légumes doit chercher de nouvelles solutions.