Retour du Sival
Quelle pomme demain dans nos assiettes ?
Quelle pomme produire demain pour répondre aux attentes du marché ? C’était l’objet d’une conférence organisée dans le cadre du Sival.
Quelle pomme produire demain pour répondre aux attentes du marché ? C’était l’objet d’une conférence organisée dans le cadre du Sival.
La conférence organisée par le CTIFL dans le cadre de Fruit 2050, nouvel événement des productions fruitières européennes, a fait intervenir des experts et des représentants des pays européens producteurs de pomme. Selon Franziska Zavagli, du projet EUFruit, « le zéro résidu est possible avec des variétés résistantes et sous faible pression carpocapse, pucerons, mouche méditerranéenne. Mais il est difficile à atteindre. » Actuellement, les distributeurs exigent surtout le respect des LMR, avec parfois des listes restrictives de molécules, voire pour les allemands des résidus inférieurs aux LMR et un nombre limité de molécules. Mais le zéro résidu apparaît. Auchan lance ainsi trois agrumes zéro résidu en 2018 et annonce une gamme pour 2020. « Mais il peut être risqué de parler de zéro résidu car les méthodes de détection s’affinent et si on ne l’est pas, le consommateur peut penser qu’il y a un problème », a souligné Daniel Sauvaitre, président de l’ANPP. Le marché bio, qui représente 30 Md€ pour les fruits et légumes en Europe, n’est plus négligeable. « Mais il y a un grand décalage entre l’offre et la demande », constate Philippe Binard, délégué général de Freshfel. Propos conforté par Catherine Glémot, du département Formation et Animation du CTIFL de Carquefou. « Les distributeurs sont satisfaits de la qualité du bio. Le seul point faible est l’insuffisance d’approvisionnement. » L’aspect social doit aussi être pris en compte. S’il est possible de réduire le besoin en main-d’œuvre et donc le coût des pommes, par exemple par la conduite en mur fruitier, les distributeurs sont de plus en plus demandeurs de référentiels sociaux comme Graps ou la RSE. Produire pour l’export est aussi une piste, même si les récentes crises (embargo russe, crise algérienne, Brexit) peuvent fragiliser les entreprises. Enfin, une autre piste peut être un marketing actif visant à produire ce que veut le consommateur. La démarche “C’est qui le patron !?” où les consommateurs définissent le cahier des charges et les prix connaît ainsi un fort développement. Interrogés sur la compote de pomme, les consommateurs ont voté à 85 % pour une pomme écoresponsable.