Maraîchage : quelle méthode de destruction des couverts végétaux ?
Des alternatives au broyage et enfouissement des couverts végétaux sont à l’étude en maraîchage, afin de favoriser la formation d’humus.
Des alternatives au broyage et enfouissement des couverts végétaux sont à l’étude en maraîchage, afin de favoriser la formation d’humus.
« Généralement, la destruction des couverts avant la mise en place de la ou des cultures de rente se fait par broyage du couvert puis enfouissement dans les 10 à 20 premiers centimètres du sol par un outil rotatif, énoncent les auteurs de l’article d’Infos CTIFL consacré au projet Clé de Sol*. Cette action permet une dégradation rapide du couvert et prépare l’implantation de la culture suivante. Cependant, l’action de retournement du sol favorise l’entrée massive d’oxygène, et ainsi la minéralisation rapide (dite primaire) des résidus végétaux (qui ne se transformeront donc pas en humus) et la minéralisation secondaire : celle de l’humus, dont le stock disparaît. » De nombreuses alternatives à ces retournements sont déployées en grandes cultures sous le terme de techniques culturales simplifiées (TCS). Leur transposition aux systèmes maraîchers nécessite des optimisations et/ou adaptations.
Occultation et strip-till
Deux TCS de destruction de couverts ont ainsi été testées sur le centre CTIFL de Carquefou entre 2018 et 2020 dans le cadre du projet Clé de Sol. La première modalité consistait en une destruction de couvert par broyage puis par occultation sous bâche noire épaisse (150 micromètres d’épaisseur, type bâche d’ensilage), la seconde était une destruction par « strip-till ». Une dernière modalité consistant en un broyage suivi d’un enfouissement est utilisée comme comparaison.
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« Dix fois plus de vers de terre sont présents dans la modalité occultation que dans la modalité enfouissement », souligne l’article d’Infos CTIFL. De plus, « la modalité « strip-till » favorise l’abondance en champignons et en arthropodes de l’ordre de deux à dix fois ». Mais les rendements de cette modalité sont deux à trois fois plus bas que ceux de la modalité de référence, tandis que ceux de la modalité occultation sont égaux ou légèrement inférieurs.
« Après trois années d’essai, la méthode de destruction par occultation apparaît comme étant la plus facile à mettre en œuvre techniquement, indiquent les auteurs de l’article. En effet, l’occultation nécessite une immobilisation de la parcelle pendant six semaines tandis que la méthode du « strip-till » nécessite un équipement spécifique encore peu disponible chez les agrofournisseurs. »