Prix de la banane : à quoi s’attendre pour 2024 ?
Lors de sa conférence de presse au salon de l’Agriculture, l’UGPBAN par la voix de son directeur général Pierre Monteux a fait le point sur les négociations commerciales.
Lors de sa conférence de presse au salon de l’Agriculture, l’UGPBAN par la voix de son directeur général Pierre Monteux a fait le point sur les négociations commerciales.
Alors que la banane de Guadeloupe et de Martinique a crié à l’aide face aux difficultés qu’elle éprouve, les producteurs ont rappelé que la production est conjoncturellement en baisse depuis des années. Aujourd’hui, elle tourne autour de 185 000 tonnes. « Et pourtant, la banane française est demandée par les consommateurs. Si on en avait plus, on la vendrait », affirme Pierre Monteux, directeur général de l’UGPBAN. En 2023, ce sont 15 000 tonnes de moins qu’a perdu la production.
Est-ce que le prix a permis de rattraper au moins le manque de volume ?
Les prix de 2023 ont été contractualisés avec la GMS fin 2022 -la banane est un des rares fruits et légumes à faire l’objet de négociations avec la grande distribution-, c’est-à-dire en plein dans la période inflationniste, où l’on parlait envolée des coûts des intrants et du fret. La parité euro/dollar était en outre défavorable aux produits dollar. « Le prix moyen vert pour l’exercice 2023 a ainsi été en hausse à 790 €/tonne, explique Pierre Monteux. On a gagné une soixantaine d’euros par tonne par rapport à 2022. Mais cela n’a pas été suffisant pour compenser la baisse des volumes. »
A quoi s’attendre en 2024 ?
Pour 2024, les négociations fin 2023 ont, elles, eu lieu dans un contexte où la GMS était sous la pression du gouvernement pour des prix bas. « Les négociations ont été très dures, confie Pierre Monteux. Le mot d’ordre de la grande distribution était : “retour aux prix 2022”. Je pense qu’en 2024 on va perdre 1 € à 1,50 €/colis. On va perdre les bénéfices de 2023. En outre, la parité euro/dollar est à nouveau favorable à la banane dollar qui va redevenir compétitive. Les prix de la banane vont baisser, ce qui est un drame pour nous producteurs européens car les salaires français (+12 à +15 % en 3 ans) ne vont pas baisser eux. »