Pommes de terre : la sécheresse provoque une forte hausse des cours
Négociants et industriels sont fortement inquiets sur le respect des volumes contractualisés avec les producteurs, sur les calibres et la qualité des tubercules.
Négociants et industriels sont fortement inquiets sur le respect des volumes contractualisés avec les producteurs, sur les calibres et la qualité des tubercules.
La sécheresse a affecté la production européenne de pommes de terre. Tous les rendements sont à la baisse dans les cinq plus gros producteurs européens (NEPG - Lire ici) malgré une hausse globale des surfaces de 0,4 %. L’irrigation, qui varie fortement d’un pays à l’autre, n’a pas permis de rattraper les tonnages perdus.
Certains producteurs pourraient donc être confrontés à des rendements ne dépassant pas les 17 t/ha, alors que d’autres devraient atteindre, voire dépasser, les 80 t/ha.
Avec une prévision de récolte de 5,4 Mt (au 19 septembre, il y avait environ 40 % des surfaces arrachées), la France sera donc très loin de son record de production atteint l’an passé (plus de 6,2 Mt), malgré la hausse continuelle de ses emblavements tandis que les besoins industriels sont toujours en hausse.
Des conséquences multiples
Cette sécheresse devrait avoir des conséquences multiples. Tout d’abord sur la qualité des tubercules. « Les problèmes de qualité constitueront le défi à relever et les phénomènes de repousse sont désormais qualifiés de problème majeur », a estimé l’UNPT.
Mais cette moindre productivité aura également des conséquences sur le respect des contrats passés entre producteurs et industriels (dans le NEPG environ 70 % de la production sont contractualisés). L’UNPT a donc sensibilisé le CNIPT, ainsi que les représentants des industriels (GIPT) et, pour la première fois, les représentants de l’industrie belge (Belgapom) dès la mi-août. Plusieurs industriels ont d’ores et déjà consenti à abaisser le calibre des livraisons en passant de 40 mm à 35 mm avec des modalités propres à chaque groupe (Lamb Weston, McCain ou Pepsico). Du côté du belge Clarebout, on reste cependant accroché à la devise : « Un contrat, c’est un contrat ! ».
Quant aux industriels, il est d’ores et déjà probable qu’ils ne pourront pas respecter leurs plans de charge. Certains groupes mondiaux devraient d’ores et déjà s’arbitrer entre leurs différentes zones de production pour satisfaire leurs marchés.
Enfin, la diminution de la récolte a eu des répercussions immédiates sur les prix de marché. Entre juin et septembre 2018, les cours sont passés brutalement de 25-30 €/t à 250-260 €/t sur le marché libre.
Actuellement, le marché industrie européen reste stable mais ferme, variant entre 250 €/t et 290 €/t. De son côté, le marché à terme, s’est redressé fortement pour se situer entre 305 €/t et 315 €/t depuis début septembre (échéance avril 2019).