Pommes de terre
Les producteurs de pommes de terre affichent leur intention de répondre aux demandes sociétales mais préviennent que cela ne se fera pas du jour au lendemain.
Les producteurs de pommes de terre affichent leur intention de répondre aux demandes sociétales mais préviennent que cela ne se fera pas du jour au lendemain.
Demandes sociétales : l’UNPT veut réagir pour ne pas subir !
La filière pommes de terre amorcerait-elle sa révolution environnementale ? En tout cas, Arnaud Delacour, président de l’UNPT, veut que « chacun s’affranchisse des postures dogmatiques et profite des immenses progrès que les biotechnologies, le numérique et le robonumérique vont apporter à l’agriculture et plus largement à la société tout entière ». C’est ce qu’il a déclaré à l’occasion du 14e congrès de l’UNPT qui se déroulait à Paris le 24 janvier devant 250 congressistes et invités.
Tous les esprits sont-ils prêts ? Pas sûr, tant révolution environnementale rime avec révolution culturelle ! Les débats du 24 janvier sur le thème ont d’ailleurs montré leurs moments de crispation.
Mais force est de reconnaître que l'UNPT a fait un réel bon en avant en invitant pour la première fois de sa toute jeune histoire, une représentante de France Nature Environnement (FNE). C’est un signe fort des “patatiers” qui veulent prouver leurs bonnes intentions pour répondre aux demandes sociétales.
Claudine Joly, copilote du réseau agriculture de la FNE, n’a pas forcément eu la partie facile. Son cursus plaide néanmoins pour elle : titulaire d’un master en écologie, vétérinaire pendant quinze ans, et aujourd’hui agricultrice, « mais pas en bio, même si j’ai réduit de 50 % mes phytosanitaires », elle a suivi le dossier de l’interdiction du Cruiser sur colza et milité pour la disparition des néonicotinoïdes. Même si elle affirme que « les pesticides sont des poisons », elle reconnaît toutefois que « demander du zéro phyto du jour au lendemain, est impossible ». Un clin d’œil à Michel-Édouard Leclerc ?
Constatant l’échec d’Ecophyto, elle craint cependant « une radicalisation sur le terrain » qui ne peut qu’entraver la feuille de route que l’UNPT s’est fixée, à savoir « une production de pommes de terre saine issue de processus durable ».
Rien n’est encore gagné. 2016 a montré que pour lutter contre le mildiou, il a fallu passer 30 fois au minimum dans les parcelles. Les bio ont épandu beaucoup de bouillie bordelaise… donc de cuivre.
Alors les regards se retournent aujourd’hui vers la recherche. Pas aussi rapide qu’on voudrait qu’elle soit, et ne disposant pas forcément des moyens suffisants. Il y a bien sûr Arvalis et son programme Defipom 2020. La balle est surtout dans le camp des obtenteurs. Français, mais surtout hollandais ! Ce jour-là, ils n’étaient pas présents pour nous faire part de leurs pistes de recherche.
L’UNPT avait invité Claudine Joly, copilote du réseau agriculture de la France Nature Environnement.