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Pomme : vers des vergers plus mécanisés

Les vergers de pommiers tendent à accueillir de plus en plus de machines et outils pour effectuer les différents travaux au verger. Ils nécessitent ainsi d’être adaptés à ces nouveaux usages et à un besoin toujours plus important de productivité et de qualité.

De plus en plus de travaux du verger impliquent une utilisation de machine, comme ici l'effeuillage.
De plus en plus de travaux du verger impliquent une utilisation de machine, comme ici l'effeuillage.
© RFL

L’adaptation d’un verger à la mécanisation nécessite de repenser sa conception. Le CTIFL travaille depuis de nombreuses années sur son centre opérationnel de Lanxade (Dordogne), à tous les nombreux aspects liés à une meilleure adaptation des vergers de pommiers à l’utilisation de machines, pour les différents travaux du verger. Les distances de plantation et la hauteur des arbres doivent notamment être réfléchies pour faciliter le passage des outils tout en permettant une productivité et une qualité des fruits importantes.

Surtout, la notion de haie fruitière étroite est au cœur de l’adaptation à la mécanisation. Elle permet de faciliter l’ensemble des travaux du verger : taille, éclaircissage, applications de produits phytosanitaires, récolte… La réduction de l’épaisseur de la haie fruitière a été rendue possible par l’arrivée de plusieurs innovations, au premier rang desquelles on trouve une nouvelle offre de porte-greffes plus productifs et l’apparition des plants fruitiers préformés en pépinière sur plusieurs axes. De même, l’arrivée de nouveaux outils dans les vergers pour la taille, l’éclaircissage, et désormais l’effeuillage, participe à cette évolution de la forme des vergers. Une visite d’essais du centre CTIFL de Lanxade en août dernier a fait le point sur différents points clés de la mécanisation des vergers de pommiers à travers les essais actuellement menés.

Le porte-greffe

 
© La Morinière

L’arrivée d’une nouvelle offre de porte-greffes plus productifs a permis l’évolution des systèmes de conduite vers les haies fruitières étroites adaptées à la mécanisation. Longtemps inégalé, le M9 a vu ses performances agronomiques dépassées par celles des sélections du programme de Geneva (Etats-Unis). Dans les essais d’évaluation du CTIFL, le porte-greffe G11 permet une productivité toujours supérieure à M9 ainsi qu’un calibre amélioré. Parmi la gamme Geneva, G935 se distingue également par une productivité et un calibre supérieurs.

Ces caractéristiques peuvent aussi être importantes en production bio pour compenser le faible niveau d’intrants. Selon Sandrine Codarin, du CTIFL, le rôle du porte-greffe va être encore plus important dans les années à venir en raison de la diversification des systèmes de culture et des pratiques culturales et la nécessaire adaptation au changement climatique. Le porte-greffe contribue à la résilience des systèmes de culture par ses capacités plus ou moins importantes à s’adapter à la restriction hydrique, à l’excès d’eau, au manque de froid, voire à la salinité des sols.

 

Les plants multiaxes

 

© RFL

La préformation des plants en pépinière en biaxes ou multiaxes est très bien adaptée à l’espèce pommier. Ce type de plants nécessite peu de formation de l’arbre au verger et facilite le développement de la haie dans le plan au lieu d’un volume. La distribution de la vigueur des arbres sur plusieurs axes permet de garnir rapidement la haie fruitière et maintenir une faible épaisseur afin de faciliter les interventions, quelles qu’elles soient. L’utilisation de plants biaxes combinée à celle du porte-greffe G11 constituent deux leviers majeurs pour augmenter la productivité du verger de pommiers.

Le gain de productivité grâce au biaxe ne s’observe pas de la même façon sur toutes les variétés. Il est particulièrement net sur Gala. Ainsi, sur verger de Buckeye Simmonscov, des essais du CTIFL présentés par Laurent Roche montrent que l’association de plants biaxes et du porte-greffe G11 permet d’accroître la productivité jusqu’à 53 % en mur fruitier en 7e année, tout en conservant une bonne coloration, un bon calibre, une bonne qualité des fruits et un bon accès des outils entre les rangs. En six ans, cette augmentation de productivité fait gagner deux ans de production.

 

L’éclaircissage mécanique

 
© CTIFL

Les pratiques d’éclaircissage mécanique se perfectionnent et s’intègrent de plus en plus dans des stratégies d’éclaircissage. L’outil Darwin permet ainsi de contrôler le potentiel de floraison des arbres. Des réglages manuels de cet appareil permettent d’ajuster l’intensité de l’éclaircissage en fonction des différents taux de floraison du verger. L’objectif à venir est d’automatiser les changements d’intensité de l’éclaircissage.

Grâce à une cartographie préalable de la floraison dans le verger, l’éclaircissage mécanique pourra automatiquement s’intensifier dans les parties du verger qui le nécessitent. On peut même envisager de moduler plusieurs intensités sur un même rang selon l’hétérogénéité de la floribondité.

 

L’effeuillage mécanique

 

© RFL

L’effeuillage mécanique consiste à envoyer un flux d’air à travers la végétation afin de supprimer une partie du feuillage et dégager les fruits, dans le but d’augmenter leur niveau de coloration. Issue de la viticulture, l’effeuillage mécanique commence à se développer en arboriculture. Des essais réalisés en 2019 au centre opérationnel de Lanxade ont ainsi montré une augmentation de la coloration de 10 % à 12 % sur variétés Mandy Inolovcov et Rosy Glowcov. Cette technique est plus efficace sur des haies fruitières étroites, adaptées à la mécanisation. Ci-dessus, l’effeuilleuse pneumatique de la société Collard commercialisée par Fraijabise, en démonstration lors de la visite d’essais du CTIFL.

 

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