Pomme et poire : le carpocapse révèle son génome
Le génome du carpocapse a été séquencé et assemblé à l’échelle chromosomique : une première pour un insecte ravageur.
Le génome du carpocapse a été séquencé et assemblé à l’échelle chromosomique : une première pour un insecte ravageur.
Le séquençage et l’assemblage du génome du carpocapse réalisés par des chercheurs de l’Inra, en association avec des équipes chinoises, américaines et italiennes mettent en lumière des mécanismes originaux de détection olfactive et de résistance aux insecticides. 85 gènes codant pour les récepteurs olfactifs du carpocapse, protéines impliquées dans la reconnaissance d’odeurs clés dans l’écologie de cette espèce, comme l’ester de poire émis par les fruits (kairomone) et la phéromone sexuelle, la codlémone ont été localisés dans le génome de l’insecte.
Des gènes de détoxification
Les travaux montrent que le récepteur CpomOR3, répondant à l’ester de poire se trouve en deux copies, et que les deux récepteurs reconnaissaient également la codlémone. C’est un nouveau type de récepteurs identifiés, capables de détecter à la fois kairomone et phéromone. Cette découverte supose que la duplication de ce gène permet au carpocapse d’acquérir la capacité de trouver de concert une plante hôte et un partenaire sexuel. L’assemblage du génome a aussi permis de comparer des populations de carpocapses sensibles ou résistantes aux insecticides. Les chercheurs ont ainsi mis en lumière de nouvelles variations génétiques, localisées à la fois dans certains gènes de détoxification mais aussi dans les régions du génome régulant leur expression. Là encore, des études fonctionnelles ont permis d’identifier des gènes de détoxification plus particulièrement impliqués dans ses résistances aux insecticides.