Partenariat
Picard se lance dans le bio équitable et local
Bio. Français. Equitable : c’est le label de la Fnab. Picard va plus loin en le limitant localement dans une nouvelle gamme de légumes Bio Locale Sud-Ouest, fruit d'un partenariat tripartite dans le bio.
Bio. Français. Equitable : c’est le label de la Fnab. Picard va plus loin en le limitant localement dans une nouvelle gamme de légumes Bio Locale Sud-Ouest, fruit d'un partenariat tripartite dans le bio.
Lasse de voir les exigences du cahier des charges du bio se réduire comme une peau de chagrin, la Fnab a lancé son propre label (lire aussi ici) : BFE, pour Bio.Français.Equitable. Picard est le premier opérateur à se lancer dans l’aventure : le 2 mars, il lancera une gamme de légumes, Bio Locale Sud-Ouest. Car non content de respecter le cahier des charges de ce nouveau label BFE, le distributeur de surgelés va plus loin en limitant cette gamme au local : les légumes sont produits, transformés et distribués uniquement dans le Sud-Ouest. « Ce nouveau label représente une évolution importante pour Picard mais toujours dans la continuité de recherche de produits de qualité, sains, respectueux de l’environnement, des producteurs et du bien-mangé, qui sont dans nos gènes, souligne Philippe Pauze, président de Picard. En tant que leader du surgelé en France (20% de PDM), nous devions monter l’exemple. Cela fait longtemps que nous avons une réflexion sur notre approvisionnement. Nous voulions faire aussi du local bio mais en surgelé ce n’était pas facile. » (lire aussi ici).
Equitable et local
Un contrat tripartite lie les partenaires : trois OP qui fournissent la gamme Bio Locale Sud-Ouest : Loc’Halle Bio (courgette), La Madrague (carotte), Terres du Sud (haricot vert et maïs) ; le transformateur surgélateur landais Antarctic Foods Aquitaine et Picard, avec sa plateforme logistique de Villeneuve-sur-Lot et 87 magasins Picard en Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. L’ensemble des opérateurs ont été audités par un organisme d’évaluation indépendant -dont le nom n’a pas été dévoilé- pour vérifier le respect du cahier des charges du label BFE. Un contrôle de surveillance est prévu chaque année. Picard s’est engagé sur trois ans sur des volumes dont la hauteur n’a pas été précisée -mais « qui sont limités, puisque chaque espèce de légumes est fournie par un seul producteur de l’OP », selon Elizabeth Bouton, directrice qualité et du développement durable chez Picard.
Les producteurs, ambassadeurs de la gamme
La gamme Bio Locale Sud-Ouest se compose de quatre références. Le choix des espèces et variétés de légumes s’est fait sur la faisabilité technique (en production et en transformation), mais aussi sur la typicité régionale (carottes de Gascogne, maïs) ou sur le côté “best-seller” (haricot vert, courgette) pour assurer des ventes. En sachets de 450 g, vendus entre 2,30 € et 2,60€ selon la référence, cette gamme est plus chère que ses équivalents bio de 5 à 10%. Picard n’a pas souhaité annoncer d’objectif de vente pour le moment, « le consommateur sera le juge de paix. » Côté communication, vu l’originalité de la démarche, Picard espère « le buzz via les réseaux sociaux », selon Philippe Pauze. Il prévoit aussi de faire venir les producteurs dans les magasins concernés en avril, pour qu’ils présentent leurs produits, la démarche et leur métier.
Une gamme coconstruite
Picard a engagé dès 2016 un partenariat avec la Fnab pour cartographier le potentiel de production, les outils de transformation et les magasins Picard en France. « De là, trois régions à fort potentiel ont été identifiées : la Bretagne, la Nouvelle-Aquitaine et la région Paca, explique Elizabeth Bouton. Nous avons ensuite passé deux ans à rencontrer les producteurs, ce qui est assez nouveau pour nous, et chercher des surgélateurs, et échanger en tripartite pour coconstruire une gamme, qui réponde aux problématiques de la production, de la transformation et des attentes consommateurs. Par exemple la variété de carotte sélectionnée par le producteur ne se prêtait pas à la découpe en bâtonnets (trop de brisures), les partenaires ont donc choisi de revenir à une découpe en rondelles. »
Bretagne cherche petit transformateur pour se lancer dans l’aventure
La difficulté a vraiment été la partie industrielle : trouver une usine au plus près des producteurs, qui puisse absorber des volumes inférieurs à ce qu’on a l’habitude de traiter en transformation tout en restant rentable. En Bretagne, Picard et la Fnab n’ont pour le moment pas réussi à trouver un transformateur. Mais Philippe Pauze espère que le succès de la gamme dans le Sud-Ouest génère des vocations bretonnes. En Paca, « on est confiant pour lancer une gamme dès l’année prochaine ». La tomate est notamment envisagée. Picard a aussi fait des études de faisabilité sur les fruits (pommes par exemple) qui n’ont « pour le moment pas réussi mais on a bon espoir ». Plus de volumes et de nouvelles gammes, sur de nouvelles régions, espèces et variétés, sont donc à attendre dans les prochaines années, si les consommateurs sont au rendez-vous.
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