Pays de la Loire : des tests de films photovoltaïques souples à coller sur les vitres des serres
Des panneaux photovoltaïques transparents, fins, souples et pliables, dits de 3e génération, sont testés par le groupe maraîcher Olivier.
Des panneaux photovoltaïques transparents, fins, souples et pliables, dits de 3e génération, sont testés par le groupe maraîcher Olivier.


Des panneaux photovoltaïques transparents, fins, souples et pliables, qu’on peut coller et décoller à loisir sur des vitres, ou replier en accordéon, comme des écrans thermiques sont actuellement testés par le groupe maraîcher Olivier, 19 ha de serres de tomates et concombres dans la région nantaise. Ces panneaux solaires dits de 3e génération sont fournis par Armor, principal développeur de ce type de matériaux. L’industriel, expert en formulation d’encres et enduction de couches fines sur films minces, basé à la Chevrolière, tout près de Nantes, a investi plus 100 millions d’euros dans la mise au point de la fabrication de ces films, baptisés Asca®. « Ceux-ci sont « imprimés » avec des polymères organiques, sans composants rares ni toxiques, pas de silicium, pour créer des cellules photovoltaïques », explique Denis Bourène, business developer chez Armor.
Energies alternatives aux énergies fossiles
En se rapprochant des maraîchers, Armor s’est aussi rapproché de leur principal partenaire pour les systèmes de production d’énergie : Eiffage énergie systèmes. Il y a quelques semaines, les trois partenaires ont donc installé et branché 44 m2 de films photovoltaïques Asca® dans des serres de tomates, à Saint-Julien de Concelles. Trois modalités sont étudiées : un voile d’ombrage horizontal, qui peut être déployé et rétracté aisément ; un rideau vertical, disposé à l’intérieur d’une serre en verre, et qui est également déployable et rétractable et neuf modules collés verticalement à l’extérieur d’une serre en verre. L’électricité produite sera monitorée pendant une durée d’un an pour disposer de références techniques et économiques. En termes de production d’énergie, un m2 de film photovoltaïque a actuellement une puissance d’environ 40 Wc. « Mais l’objectif est d’aller jusqu’à 140 Wc qui se rapprochent des puissances des panneaux classiques », assure Denis Bourène. Ces films sont également légers (450 g/m2), flexibles, partiellement transparents (jusqu’à 30 %) et 100 % revalorisables. Le prix du m2 de film Asca® est pour l’instant bien supérieur à celui des panneaux classiques. Mais le responsable d’Armor est persuadé qu’« il se passera pour les films photovoltaïques organiques la même chose que ce qu’il s’est passé pour les panneaux avec des réductions drastiques des coûts à mesure que la production augmentera ». Stéphane Olivier, le maraîcher, est également persuadé que ces films connaîtront un « développement économique considérable ». Les Maraîchers nantais sont impliqués depuis de nombreuses années dans la recherche d’énergies alternatives aux énergies fossiles, notamment avec la cogénération. Cette dernière risque toutefois de devenir financièrement moins intéressante (fin des contrats de rachats, arrêt des aides). Dans ce contexte, les professionnels recherchent de nouvelles solutions énergétiques durables (pyrogazéification, thermophotovoltaïque, pompes à chaleur…). Les panneaux photovoltaïques sur les toits des serres ont été envisagés, mais ils présentent l’inconvénient de masquer la lumière que ces films souples et rétractables permet de moduler.
Catherine Perrot