Oscar, le robot autonome qui irrigue les légumes
L’entreprise Osiris a développé un robot hydroélectrique nommé Oscar, qui irrigue au plus près des feuillages des cultures légumières de plein champ en toute autonomie sur des surfaces allant jusqu'à 20 hectares.
L’entreprise Osiris a développé un robot hydroélectrique nommé Oscar, qui irrigue au plus près des feuillages des cultures légumières de plein champ en toute autonomie sur des surfaces allant jusqu'à 20 hectares.
Basée à Illies dans le Nord, l'entreprise Osiris a développé Oscar, un robot autonome d'irrigation, pensé pour la culture des pommes de terre et des légumes de plein champ. Grâce à ses quatre roues motrices, ses 600 mètres de tuyaux, sa rampe de 14 mètres de long et son GPS RTK intégré, le robot vient déposer l'eau au plus près des plantes, en toute autonomie. « Lorsque nous arrivons chez l’agriculteur, nous installons Oscar dans le champ et nous le branchons au réseau d’eau, détaille Léon Guyard, cofondateur d'Osiris. Ensuite, nous le paramétrons pour qu’il ait en mémoire une cartographie de la parcelle. À partir de là, il est autonome. »
Gain de temps et efficience de l'arrosage
En fonction de son paramétrage et des données météorologiques, le robot va déposer entre 3 et 10 mm d’eau sur seize buttes simultanément et ce 20 heures sur 24, sur des champs allant de 8 à 20 hectares. « C’est un robot à énergie hydroélectrique, c’est-à-dire qu’il se recharge avec la pression de l’eau donc nous pouvons facilement le laisser en autonomie durant trois à quatre mois sur un champ », ajoute Léon Guyard. Dès la conception, tout a été pensé… Jusqu’à l’écartement des roues motrices pouvant aller de 1,8 à 3 mètres pour s’adapter à chaque parcelle. Le robot permet évidemment un important gain de temps, évitant notamment le déplacement et le réenroulage, inhérents à l'utilisation des canons à eau. « Cela prend 7 heures par hectare par saison d'irrigation », compte Léon Guyard.
Mais Oscar permet aussi de déposer l'eau au plus près des plants, améliorant ainsi l'efficience de l'arrosage. Chez Osiris, on évoque même 10 % de rendement supplémentaire, pour la même quantité d'eau que les canons enrouleurs. « Je suis prêt à l’essayer sur de la pomme de terre, mais également sur des légumes ou de l'oignon. En particulier pour la levée des semis car cette méthode d’arrosage peut être une alternative aux apports d’eau au canon enrouleur qui peuvent dégrader la structure superficielle du sol », témoigne Grégoire, producteur dans la Somme.
En location individuelle ou en vente à une coopérative
En 2023, les trois ingénieurs associés d'Osiris ont pour ambition que deux robots comme Oscar soient installés dans des champs dès la mi-mai, prêts à irriguer. « Il y a deux possibilités. Soit nous louons notre robot à un agriculteur sur une période définie pour qu’Oscar irrigue son champ. Le paiement se fait via un forfait. Soit nous vendons le robot à une coopérative qui déplace ensuite le robot chez ses membres », explique Léon Guyard. Les trois associés ont déjà plein d’autres idées pour faire évoluer leur robot. À terme, d’autres fonctionnalités vont être ajoutées. « Notre robot pourrait irriguer, mais aussi détecter les maladies grâce à des caméras, fertiliser ou encore épandre du lisier… », conclut Léon Guyard, cofondateur de l’entreprise Osiris.