« On observe un déplacement du centre de gravité de la production européenne de pomme vers l’est de l’Europe »
L'augmentation de la production européenne de pomme est due principalement à la progression de certains pays de l'est de l'Europe, Pologne en tête. En France, la production a tendance à diminuer depuis une vingtaine d'années, avec notamment une nette baisse des exportations.
L'augmentation de la production européenne de pomme est due principalement à la progression de certains pays de l'est de l'Europe, Pologne en tête. En France, la production a tendance à diminuer depuis une vingtaine d'années, avec notamment une nette baisse des exportations.
En dix ans, la production mondiale de pomme a progressé de +26 %, passant de 67 millions de tonnes (Mt) en 2010 à 85 Mt en 2020. « Mais cette croissance est due en grande partie à la Chine », souligne Vincent Guérin, de l’Association nationale pomme poire (ANPP), lors de la journée nationale pomme organisée en juin au centre CTIFL de la Morinière (Indre-et-Loire). Si on ne prend pas en compte la Chine, la production des autres pays de l’Hémisphère nord progresse, mais de façon moindre. La production de l’Union européenne augmente légèrement, tandis que celle des pays de l’Hémisphère sud stagne depuis une vingtaine d’années. Le marché mondial de la pomme est en baisse depuis quelques années, en raison d’une diminution des exports mondiaux depuis 2015.
Au niveau européen, entre 1999 et 2023, le poids de la France, de l’Italie, ou encore de l’Espagne a diminué, tandis que celui de la Pologne a augmenté. « On observe un déplacement du centre de gravité de la production européenne de pomme, de l’ouest vers l’est de l’Europe », résume Vincent Guérin. La production européenne est assez stable depuis 2015, environ 12 Mt. En revanche, les importations depuis les pays tiers sont en baisse. Surtout, les exports diminuent nettement : de près de 2 Mt en 2014/2015 à 1 Mt par an depuis 2020/2021.
Baisse du potentiel de production français
En France, depuis 2002, la production est en tendance régulière à la baisse. « On est passé d'un potentiel de production de 2 Mt à 1,5 Mt aujourd'hui, indique Xavier Vernin. Cette tendance est liée à une baisse de superficie, mais aussi à une baisse de rendement, elle-même due à plusieurs facteurs : diminution des solutions de protection du verger, réorientation variétale vers des variétés moins productives, aléas climatiques plus fréquents… »
La production française en 2022/2023 s’est établie à 1,391 Mt. Les importations ont représenté 127 000 t et les exportations, 292 000 t. « Il y a cinq ans, les exportations s’établissaient à 600 000 t », rappelle le spécialiste. Le marché du frais représente 834 000 t, celui de la transformation 397 000 t. Le marché de la transformation progresse, mais n’est pas encore suffisamment valorisé.