Mouche de la carotte : 4 moyens de protection
La larve de Psila rosae est le ravageur majeur de la carotte et plus généralement des plantes de la famille des Apiacées. Elle cause de gros dégâts principalement sur la fin de la culture.
La larve de Psila rosae est le ravageur majeur de la carotte et plus généralement des plantes de la famille des Apiacées. Elle cause de gros dégâts principalement sur la fin de la culture.
Les mouches de la carotte passent l’hiver sous forme de pupes dans le sol. Au printemps, les adultes sortent et se reproduisent, puis pondent dans le sol à proximité des plants de carotte. Les premières larves apparaissent entre mai et juin. Au total, on peut compter entre deux et trois vols par an : d’avril à juin, de fin juin à fin juillet et de mi-août à la fin de l’automne. Dans les régions plus chaudes, on observe uniquement deux vols par an : au printemps et en automne. Les premiers symptômes s’observent peu de temps après l’émergence des larves. On peut noter un jaunissement ou rougissement du feuillage et une croissance ralentie du plant. Les larves creusent des galeries dans la couche externe des racines, ce qui favorise l’apparition de pourritures secondaires en culture ou pendant la conservation, causées par des champignons ou des bactéries. La croissance de la racine est très ralentie et la chair prend un goût amer. Le premier vol est peu préjudiciable à la culture. Mais le second vol aura lui de grosses conséquences économiques, puisque plus proche de la récolte. Une fois les larves dans le sol, il est difficile d’assurer la protection des racines.
Les moyens de protection
1. Prophylaxie
Les mesures préventives sont essentielles. Il est important d’espacer les cultures d’Apiacées sur une même parcelle dans le temps : il faut prévoir une rotation d’au moins cinq ans entre deux cultures de carotte, céleri, panais, persil, fenouil, etc. Il convient de privilégier des parcelles loin des habitats secondaires du ravageur : haies de feuillus, bosquets, zone de stockage de déchets de culture ou de fumier. En cas de grosse invasion, il est souhaitable de déplacer la culture loin des zones fortement infestées pendant plusieurs années.
2. Filets anti-insectes
Une autre solution est la pose de filet anti-insectes à maille inférieure à 4 mm (taille de l’insecte) si la parcelle n’a pas été attaquée l’année précédente. Il est possible de le mettre en place uniquement au moment des vols afin de limiter ses inconvénients : difficulté de désherbage, problème de tenue au vent et climat sous le voile en période chaude (risque d’étiolement, carottes plus courtes, risque phytosanitaire plus important). Comme les larves apprécient l’humidité et la chaleur, il faut favoriser l’aération entre les rangs.
3. Date des semis
Une dernière option est de décaler la date de semis. Ceux effectués après le 15 juin permettent d’échapper aux attaques de la première génération et donc de diminuer le risque sur deuxième et éventuellement troisième vols. Mais cette méthode est inconciliable avec la fourniture de carottes précoces.
4. Produits
À ce jour, on dispose seulement d’une seule molécule autorisée : lambda-cyhalothrine (karaté). Interdite en agriculture biologique, elle est limitée à quatre applications par an. Idéalement, le traitement doit être effectué une semaine après un vol pour une efficacité moyenne. Mais elle ne peut constituer le seul moyen de lutte contre ce ravageur d’où l’importance de la prophylaxie.
Le piégeage sur la parcelle est le meilleur moyen de suivre les vols de Psila rosae. Il faut prévoir au moins deux pièges englués par parcelle à proximité d’une zone refuge (bosquet, haie de feuillus). Il est préférable de relever les pièges au moins une fois par semaine.
Pensez à consulter le Bulletin de santé du végétal de votre région si vous n’avez pas la possibilité de faire vos propres suivis.
Faites attention à bien identifier les insectes piégés sur le panneau avant de réaliser le comptage. Les pièges jaunes ne sont pas spécifiques à la mouche de la carotte.
Les symptômes du feuillage peuvent être confondus avec les dégâts causés par des nématodes. Pour différencier les deux, il faut vérifier la présence de larves dans la racine en arrachant un pied symptomatique dans la parcelle.