Melon : le nouveau virus ToLCNDV sera à surveiller en 2021
Le tomato leaf curl New Delhi virus (ToLCNDV) a été identifié dans quatre parcelles de courgette du sud de la France en septembre 2020. Transmis par l’aleurode Bemisia tabaci, son retour potentiel sera à surveiller en 2021.
Le tomato leaf curl New Delhi virus (ToLCNDV) a été identifié dans quatre parcelles de courgette du sud de la France en septembre 2020. Transmis par l’aleurode Bemisia tabaci, son retour potentiel sera à surveiller en 2021.
Un nouveau virus potentiellement nuisible en melon a été détecté en France cet automne, le tomato leaf curl New Delhi virus (ToLCNDV), organisme de quarantaine au niveau européen, ce qui implique l’obligation de déclaration et la mise en place d’un plan de surveillance.
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Connu depuis 1992 en Inde, où il cause de gros dégâts en tomate, il a été identifié en Europe à partir de 2012 en Espagne, puis en Italie, Grèce, Portugal, et en Afrique du nord. En France, il a été détecté sur quatre parcelles de courgette, une en Occitanie et trois en Provence-Alpes-Côte d’Azur. La source de contamination de ces parcelles n’est pas connue. Toutefois, les attaques tardives du virus (septembre 2020) laissent envisager que d’autres parcelles déjà contaminées n’aient pas été détectées. « Les souches émergentes dans le bassin méditerranéen sont différentes de celles trouvées en Inde et ailleurs et très homogènes au niveau moléculaire, ce qui peut traduire une introduction unique », signale Cécile Desbiez, Inrae-unité de pathologie végétale. Sa transmission se fait principalement par Bemisia tabaci, sur le mode persistant, ce qui signifie que l’acquisition du virus par l’aleurode est lente mais que l’insecte reste ensuite infectieux toute sa vie. Une transmission par la graine a aussi été décrite en Italie sur courgette mais son impact agronomique réel est mal connu. « En général, quand il y a transmission sur une longue distance, celle-ci se fait par les plantes. Puis, le virus est transmis entre parcelles par les insectes », commente la chercheuse. Le ToLCNDV peut potentiellement se transmettre mécaniquement mais ce moyen de contamination reste probablement très limité, étant donné la faible stabilité du virus.
La lutte exclusivement prophylactique
Sa gamme d’hôtes est large globalement, mais plus étroite pour la souche méditerranéenne. « Il y a eu quelques cas en tomate, poivron, aubergine, mais le virus s’attaque surtout aux cucurbitacées. On l’a trouvé aussi en Espagne sur des adventices très fréquentes comme l’ecballium, le datura, la morelle noire, le laiteron. » Les symptômes sur melon sont la crispation des feuilles avec des mosaïques et jaunissement marqué, un rabougrissement des plantes et des fruits fendus et craquelés. « Le ToLCNDV fait partie des begomovirus. Il s’agit de virus bien connus pour lesquels des tests sérologiques existent. Cependant, ceux-ci peuvent révéler la présence d’autres begomovirus. Celle du ToLCNDV est à confirmer par test moléculaire », précise Cécile Desbiez. Les particules virales sont de petites tailles. Dans certains cas, le virus peut être associé à des ADN satellites qui peuvent augmenter l’agressivité du pathogène, mais ceux-ci n’ont jusqu’ici pas été observés en Europe. Il n’existe pas de virucide. Des résistances génétiques existent chez certaines accessions de cucurbitacées, mais il n’y a pas encore de variété résistante au ToLCNDV commercialisée. La lutte contre cette maladie se fait donc essentiellement en respectant des méthodes prophylactiques. « Dans ce cas, il est important de partir de plants sains, de bien désherber les parcelles et les abords, de lutter contre les vecteurs qui sont essentiellement des aleurodes Bemisia tabaci », recommande la spécialiste. Avec quatre parcelles observées et détruites, le ToLCNDV est sous contrôle avec l’avantage d’avoir peu de populations persistantes et précoces d’aleurodes Bemisia dans le Sud-est de la France. Son retour en 2021 est toutefois à surveiller.