Melon : toutes les résistances sont importantes dans le Sud-Ouest
Dans le Sud-ouest, un large spectre de résistances et tolérances est nécessaire. S’y ajoute le besoin en variétés ne faisant pas de trop gros calibres.
Dans le Sud-ouest, un large spectre de résistances et tolérances est nécessaire. S’y ajoute le besoin en variétés ne faisant pas de trop gros calibres.

Dans le Sud-ouest, zone climatique intermédiaire, tous les problèmes du melon sont susceptibles d’être rencontrés : fusariose, cladosporiose, bactériose, sclerotionia par printemps froid mais aussi puceron, oïdium très souvent et mildiou. Toutes les résistances aux bioagresseurs sont donc importantes. « Les premiers critères sont la réponse aux attentes du marché et le rendement commercial, précise Sylvie Bochu, de la Chambre d’agriculture du Tarn-et-Garonne. Mais les résistances et tolérances sont capitales dans le choix. » En 2018, seules quatre variétés nouvelles sont inscrites dans les préconisations du Bassin Sud-ouest. Le choix s’avère notamment compliqué en précoce, avec un manque de variétés résistantes intermédiaires à la fusariose et ne produisant pas de trop gros calibres. « En 2017, dans nos essais, il y a eu 80 % de surcalibre sur certaines variétés », indique Henri Clerc, d’Invenio. Sous abri, les références restent surtout Quincy greffé, malgré des problèmes d’écriture, et Arapaho greffé en début de créneau. Les essais menés sur RZ 34456 greffé ont montré une belle présentation en écriture et forme, un bon taux de sucre, un faible taux de déchet mais une tendance à la fente. En chenille précoce, les variétés référencées sont Quincy, Gandalf, malgré sa sensibilité au sclerotinia, Godiva, Kénobi et Sunlight. En 2017, le mildiou a pesé sur ce créneau, avec des différences entre variétés. En chenille semi-précoce, plusieurs variétés sont référencées : Arapaho, Arum, Escobar, Fantin, Fortal, Maltèse, Silvio, Strato et Sunlight. Deux nouveautés sont à essayer : E25C00380 (Enza Zaden), qui offre des fruits de belle présentation et une récolte groupée mais est de faible vigueur et doit être vérifiée pour sa qualité interne et sa sensibilité à la bactériose sur feuille, et Khorum (Nun 14275 Nunhems), qui produit des fruits de belle présentation, de bonne qualité gustative mais a un cycle long, des fruits pouvant être côtelés et un calibre pouvant être fort.
Deux nouveautés en bâche et plein champ saison
Sous bâches, les références restent Arapaho, Artorius, Arum, Estéban, Félino, Fortal, Maltèse et Marveeen. Une nouveauté est à essayer : Bakara (Ma 314 Clause), variété productive, peu jaunissante, mais à chair ferme, au calibre pouvant être fort et à cycle long. En plein champ précoce, les variétés référencées sont Arum, Batista, Brutus, Délibel, Fortal, Gaspar, Hugo, Match et SV6556MC. En plein champ saison, on trouve Avalonia, Délibel, Escorial, Fortal, Fougue, Gustabel, Match, Perseus et SV6556MC. Une nouveauté est à essayer sur ce créneau : Orna (MC 18828 Syngenta), qui offre une bonne qualité gustative mais un cycle long, une sensibilité à l’oïdium et dont la densité d’écriture doit être vérifiée. Enfin le choix reste réduit en plein champ d’arrière-saison, avec comme seules variétés référencées Arum, Arymo, Cisco, Fortal et Maltèse.
Des produits de biocontrôle contre l’oïdium
Dans le Sud-ouest, l’oïdium peut entraîner de gros dégâts en melon certaines années. « La piste des résistances génétiques est possible pour lutter contre l’oïdium, note Daniel Lavigne, du Cefel. Toutefois, il s’agit seulement de résistances intermédiaires et on observe déjà des attaques d’oïdium sur des variétés IR Px 3-5. Une autre piste est celle des produits de biocontrôle ». Trois produits de biocontrôle pour lesquels des demandes d’AMM sont en cours en melon ont notamment montré une certaine efficacité contre cette maladie. « Ces produits, qui agissent comme asséchants et sont déjà homologués sur d’autres cultures, montrent une bonne efficacité en melon, rapporte Daniel Lavigne. Ils peuvent être une solution à intégrer dans les stratégies de protection ». Toutes les maladies pouvant affecter le melon étant susceptibles d’être rencontrées dans le Sud-ouest, le Cefel mène aussi des programmes d’évaluation de différentes substances actives et produits de biocontrôle contre le mildiou, la cladosporiose et, dès 2018, contre la bactériose.
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