Maraîchage : « Le paysage influence la présence de pucerons et d’auxiliaires »
Juliette Lallemand, de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, présente les résultats d'un travail sur l'influence du type de paysage sur l'activité des pucerons et de leurs auxiliaires en maraîchage.
Juliette Lallemand, de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, présente les résultats d'un travail sur l'influence du type de paysage sur l'activité des pucerons et de leurs auxiliaires en maraîchage.
« L’urbanisation croissante entraîne une extension des espaces artificialisés. Un travail réalisé dans le cadre de mon mémoire de fin d’étude a visé à savoir si la présence des ravageurs et des auxiliaires en cultures maraîchères était influencée par le type de paysage. Le comportement des pucerons des Solanacées et de certains de leurs ennemis naturels a en particulier été étudié. Nous nous sommes focalisés dans ce travail sur trois familles d’auxiliaires aphidiphages, mais de nombreux autres insectes peuvent réguler les populations de pucerons, comme les araignées ou les forficules, par exemple.
Dans un premier temps, le paysage a été caractérisé à différentes échelles sur neuf sites de production maraîchère en Vendée : à l’échelle de l’exploitation, dans un rayon d’un kilomètre autour de l’exploitation et à l’échelle de la région. Les sites ont ainsi été répartis en trois groupes, ruraux, urbains et mixtes. Les populations de pucerons et d’auxiliaires ont été suivies par des relevés de pièges sous abri et à l’extérieur tous les quinze jours et des observations sur les cultures. Ce travail a montré que la configuration du site autour des abris a un impact très fort sur les populations d’insectes. Par exemple, les autres abris peuvent constituer des obstacles au vol des pucerons et des auxiliaires ; alors que dans les espaces plus ouverts, c’est surtout le vent qui a une influence.
On observe également une corrélation entre les populations d’insectes et le type de paysage. Logiquement, plus les surfaces sont artificialisées, moins on a d’insectes. À l’inverse, la présence de haies, de forêts ou de prairies favorise la présence d’insectes. On constate donc bien l’influence d’un gradient d’urbanisation sur les populations de pucerons et de leurs ennemis naturels. Leur abondance est globalement plus forte sur les sites les plus ruraux, et comprenant des surfaces de constituants semi-naturels (haies, forêts, …) plus importantes alentour. Les taux de prédation des pucerons par les auxiliaires sont en revanche plus faibles sur ces mêmes sites, mais ce ne sont ici que des tendances, à cause du faible nombre de mesures. »