Aller au contenu principal

Malgré le contexte mondial, l’Union européenne exporte plutôt bien ses poires

Une table ronde à l’occasion d’Interpera 2021 a abordé la place de l’Union européenne en tant qu’exportateur de poires.

vergers poire
© T&B Vergers

La crise sanitaire mondiale, avec ses répercussions sur les flux internationaux, mais aussi les premiers effets du Brexit ont bousculé quelque peu les opérateurs européens du marché de la poire. Ces événements ont aussi souligné plus que jamais l’impérieuse nécessité de bien gérer les fruits destinés à l’exportation. C’est ce qui a été souligné lors d’une table ronde durant Interpera 2021, le 29 juin.

La poire européenne s’exporte de plus en plus

L’Union européenne est devenue en deux décennies un acteur notable dans l’exportation de la poire : en vingt ans, les volumes exportés sont passés de 700 000 t à environ 1,2 Mt, soit une progression de 70%. Deux pays sont particulièrement présents sur ce segment : les Pays-Bas, avec 26% des flux et 400 000 t, et la Belgique (25%, 300 000 t). Les deux tiers des flux européens s’effectuent au sein du marché européen. L’Allemagne est aujourd’hui positionnée comme un marché porteur pour la plupart des exportateurs européens. Mais, les exportations à destination des pays tiers sont en augmentation représentant peu ou prou 25% des flux.

Certaines destinations sont en recul. C’est le cas des pays européens hors UE :  à cause de l’embargo russe, la part est passé de 89% sur 2007-2010 à 54% sur 2017-2020, principalement vers la Biélorussie et la Norvège. En revanche, d’autres zones ont progressé : l’Amérique du Sud – le Brésil en particulier – qui absorbe 16% de flux et la très grande zone Moyen et Extrême Orient (14% des flux) avec des pays comme le Kazakhstan et la Chine, Israël et l’Arabie saoudite. L’Afrique est aussi une destination en progression, passant de 3% des envois sur 2007-2010 à 15% sur 2017-2020, le Maroc étant la première destination.

Taux de change et géopolitique

L’exportation de poire européenne est aussi tributaire ce qui se passe au niveau international. Ainsi, Joao Paula, de l’association des producteurs de poires portugais, a expliqué l’impact du cours des changes sur l’activité : « Le Brésil était notre première destination représentant jusqu’à la moitié de nos exportations, il y a quatre ou cinq ans. Cependant, l’évolution entre le réal brésilien et l’euro a rendu le commerce plus difficile. En 2020, le Brésil n’a représenté que 15% de nos envois ». Le constat est partagé par Joan Serentill (Afrucat) pour L’Espagne : « l’Allemagne, avec 17% de nos envois est passée devant le Brésil qui ne représente que 10%. Jusqu’en 2017, le commerce était bon mais la dévaluation du réal a changé la donne ».

Autre sujet à prendre en compte : la situation géopolitique des pays destinataires. Marco Salvi, président de Fruitemprese, a rappelé : « L’Italie avait un flux d’exportations vers la Lybie pour ses poire Abate. Mais, les problèmes rencontrés par le pays fait que nos expéditions sont passées de 000 t à tout juste 1000 t ». Pareillement, Joao Paula a souligné que les exportations portugaises vers le Maroc demandent une relation commerciale stable (allusion à la situation un peu tendue entre l’Europe et le royaume chérifien concernant les importations de tomates).   

Et la France ?

La France n’est pas un pays traditionnellement exportateur de poires. L’export représente au grand maximum 5% des volumes vers les pays limitrophes. Comme l’a souligné David Socheleau, du groupe La Blottière, « le consommateur français demande aujourd’hui l’origine France et l’objectif premier de la filière est aujourd’hui de compléter l’offre, avec de nouvelles plantations, afin de pouvoir répondre à cette demande. » L’arrivée de nouvelles variétés comme Qtee, Sweet Sensation, Angys, participe à ce mouvement. « Cependant, les caractères techniques et agronomiques de certaines variétés, qui se rapprochent de la pomme, pourraient offrir une possibilité future d’exportation. Mais, il ne faut pas aller trop vite » précise David Socheleau.

Lire aussi : Interpera 2021 : moins de poires en Europe cette année

Les plus lus

« Un bilan net 2023 de +6 fermes et +600 hectares, ce n'est pas dément » : l’Ile-de-France face à une stagnation du bio en 2023

Le GAB IdF a publié son Observatoire 2024 qui fait le point sur la filière bio amont et aval en Ile-de-France. Pour la…

Francisation de fraises et petits fruits rouges : plus de 100 000 € d’amende requis contre un négociant du Loir-et-Cher

100 000 € d’amende ont été requis contre l’entreprise, 20 000 € d’amende contre le prévenu qui a fait…

« En bio, il faut utiliser tous les moyens disponibles pour assurer la production », estime Guillaume Placier.
« En bio, nous découvrons de nouveaux insectes »

Les Vergers Placier, engagés dans l’agriculture bio depuis 1998, avec aujourd’hui 80 hectares de verger, dont 50 en bio,…

Guerre de l’échalote : quelles perspectives après le retrait de deux variétés de semis radiées du catalogue officiel ?

Deux variétés d’allium de semis ont été retirées du catalogue officiel de l’échalote. Une première bataille de gagnée pour les…

Cultivées sans pesticides : quel bilan pour les tomates bretonnes 5 ans après le lancement du label ?

Il y a cinq ans, les coopératives bretonnes lançaient une gamme de tomates estampillées « Cultivées sans pesticides…

serre bio chauffée
Les serres chauffées bio ont 5 ans de plus pour passer des énergies fossiles aux énergies renouvelables

Le Comité national Agriculture bio de l’INAO a accordé ce délai de 5 ans le 11 juillet. La Fédération nationale de l’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 354€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes