L’Europe à 25 : quels changements pour la filière ?
L’UE vient tout juste d’accueillir dix Nouveaux Etats Membres (NEM). La filière des fruits et légumes se demande alors quelles vont être les conséquences de cet élargissement. Pour répondre à ces interrogations préoccupantes, Freshfel Europe s’est penché sur le sujet.
Une faible hausse de la production
Du point de vue de la production, l’arrivée des dix nouveaux Etats ne va rehausser que de 10 à 12 % la production de f&l de l’ancienne Europe des 15. Au cours des dix prochaines années, on enregistrera plus précisément une augmentation de 34,9 à 39,8 Mt pour les fruits et de 55,3 à 64,1 Mt pour les légumes. Cependant, même si ces chiffres sont assez restreints, les NEM arrivent dans l’Europe avec de nouveaux produits et apportent ainsi une touche de diversité au sein de la filière. En effet, de nombreux pays de l’Est sont d’importants producteurs de fruits et légumes, tels que les bluberries (mûres, myrtilles…), les cerises acides, les pamplemousses ou encore les choux qui étaient moins cultivés dans l’Europe des 15. La Pologne va jouer un rôle majeur puisqu’elle est l’un des producteurs les plus importants. En effet, elle participe, au cœur de cette nouvelle Europe des 25, à plus de 50 % de l’augmentation de production de fruits et environ 75 % pour les légumes.
La concurrence inquiète
Sur le plan commercial, qu’ils soient anciens ou nouveaux, les Etats membres de l’UE semblent empreints d’une certaine inquiétude. Dotés d’une importante force de travail, de faibles coûts de production et d’une main-d’œuvre à bas prix, les marchés de l’Est font peur aux grandes firmes. En effet, celles-ci redoutent une montée en puissance de la concurrence et une augmentation des prix. Parallèlement, les dix NEM sont préoccupés par des problèmes de qualité et des difficultés pratiques, notamment pour tout ce qui est réseau de communication et infrastructures. Cependant, avec l’amélioration des conditions de vie et l’augmentation de la consommation qui en découle, les NEM arrivent progressivement à s’intégrer pleinement dans cette nouvelle Europe. La grande distribution se développe, alors qu’elle était presque inexistante et de grosses chaînes, telles que Spar ou Carrefour, s’implantent à une vitesse fulgurante. Des aides ont été mises en place pour améliorer les systèmes de transport vers les points stratégiques qui seront désormais centralisés vers l’Allemagne.
Finalement, un cinquième des f&l de cette nouvelle Europe sera produit par ces nouveaux venus. Plus que de la quantité, ils apporteront la diversité sur le marché. Mais la concurrence inquiète. Alors, doit-on se méfier des nouveaux Etats membres comme certains semblent l’entendre ? La solution ne serait-elle pas finalement de les considérer non pas comme des concurrents directs mais plutôt comme des collaborateurs d’avenir ?