Les tomates sur le toit de Sous les fraises
La start-up Sous les fraises s’est spécialisée dans l’agriculture urbaine. Loin de l’utopie de nourrir la population des villes, Sous les fraises a néanmoins trouvé son modèle économique avec la vente de produits transformés.
La start-up Sous les fraises s’est spécialisée dans l’agriculture urbaine. Loin de l’utopie de nourrir la population des villes, Sous les fraises a néanmoins trouvé son modèle économique avec la vente de produits transformés.
La start-up Sous les fraises commence à se faire connaître. Spécialisée dans la végétalisation des villes, elle est à l’origine de plusieurs initiatives originales qui ont eu les honneurs de la presse : jardins perchés sur le toit de grands magasins parisiens notamment, fermes urbaines pédagogiques pour des centres commerciaux… La dernière en date : la construction d’une véritable serre (avec des plants de tomates), sur un toit au cœur d’immeubles en réhabilitation du XXe arrondissement de Paris.
Tests sur des variétés de tomates anciennes
La serre perchée de 350 m2 a été officiellement inaugurée le 28 septembre. À l’intérieur, 300 plants de tomates de variétés différentes. C’est l’aboutissement d’un appel à projets de “végétalisation innovante” de la ville de Paris en 2013. « Cette première saison, il s’agit d’une serre expérimentale, expliquait Marie Dehaene de Sous les fraises. Il s’agit d’étudier comment réagissent certaines variétés anciennes par rapport à des nouvelles ». On y trouve par exemple des plants de Barbaniaka, de Blond Köpfchen ou Scabitha.
« Nous nous sommes fournis en graines auprès de collectionneurs », développe Phoenicia Oheix, étudiante ingénieur agro, ravie d'avoir trouvé un stage en agriculture urbaine, à qui a été confiée la tâche. La serre accueille et accueillera d'autres plantations comme les micropousses de la start-up Paysan urbain.
"La serre, plus jamais !"
L’idée de la serre sur un toit a été un casse-tête technique et un gouffre financier pour la jeune entreprise habituée des murs et des toits végétaux, mais non des serres.
L’aboutissement de cinq années de travail et de recherches de solutions techniques aux divers problèmes rencontrés (portance du “sol” non construit pour, vents violents, dégradations…).
La tâche a été ardue et le co-créateur (avec Laure-Line Jacquier) de Sous les fraises Yohan Hubert ne s’en cache pas. Le langage est “cash” et le propos sincère. « La serre, plus jamais, lance-t-il, ça nous a coûté une blinde ! Si on est bons, on pourra l’amortir en 15 ans ».
La start-up, « qui s’autofinance » précise son créateur, semble avoir trouvé son modèle économique. Elle a été créée en 2014, « mais j’avais déjà 15 ans d’expérience, ajoute Yohan Hubert qui a été biologiste pour la ville de Grenoble. Ma mission consistait à trouver comment introduire la nature en ville sans avoir d’argent » !
80 % du chiffre d’affaires est réalisé par la vente de produits transformés souvent en collaboration avec des artisans locaux (confiseurs, brasseur…), des produits originaux, artisanaux et locaux… donc premium. Les ventes de fruits ou légumes bruts (herbes, fraises, framboises…) aux restaurateurs parisiens ne représentent que 20 % du chiffre d’affaires.
Yohan Hubert est clair sur ce point : nourrir la population n’est pas le but premier de l’entreprise. Sa mission est bien d‘introduire la nature en ville. Il est aussi lucide sur les débouchés pour la production de ses sites : « Si on était sur des schémas de distribution classiques, on serait morts ! ».
Prochain challenge pour la start-up : un site à Bordeaux sur un terrain en remblai “pollué”.
20 % : C’est la part du chiffre d’affaires réalisé en vente à la restauration
Carte d'identité
Création : 2014
Président et cofondateur : Yohan Hubert
Effectif : 15 permanents à temps plein (et des saisonniers en fonctions des projets)
Modèle économique : Ventes de produits essentiellement transformés (vente de quelques produits frais à la restauration haut-de-gamme locale).
Site internet : souslesfraises.com