Maroc
Les producteurs de tomates relancent à la guerre avec l'Espagne
L'association des producteurs et exportateurs de fruits et légumes marocains demande à l'Etat de prendre des mesures en cas d'interdiction d'exportation vers l'UE.
L'association des producteurs et exportateurs de fruits et légumes marocains demande à l'Etat de prendre des mesures en cas d'interdiction d'exportation vers l'UE.
Le 19 juillet, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) à Luxembourg, a entendu les plaidoiries des Européens et des Marocains dans l'épineux dossier de l'annulation partielle de l'accord agricole Maroc/Union Européenne. Elle avait été prononcée par la même Cour, en décembre 2015 (cf. fld hebdo du 16 décembre 2015) suite aux revendications du Polisario sur la zone sud du royaume chérifien. zone sud du royaume chérifien. L'arrêt définitif de la CJUE est attendu à la fin de l'année selon plusieurs sources concordantes. Ces pérégrinations judiciaires ont fini par susciter une inquiétude des plus fortes chez les producteurs marocains qui redoutent une suspension pure et simple des exportations de tomates vers l'Union européenne. En première ligne, l'association marocaine des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (Apefel) a demandé aux pouvoirs publics du royaume de protéger la filière. S'exprimant dans plusieurs medias économique locaux, l'Apefel a désigné du doigt l'Espagne, qui mènerait, selon lle, un fort lobbying auprès du Parlement euro-éen : « Même en respectant le contingent initialement éfini et les quotas fixés selon l'accord agricole Maroc-E, le lobby espagnol ne rate aucune occasion pour 'acharner contre la tomate marocaine à travers ses diffé-entes instances professionnelles, qui brandissent ctuellement la carte des provinces du sud marocain pour faire entendre leurs voix », a martelé Lahoucine Adardur, son président, qui appelle l'Etat à réagir par des mesures réciproques contre les importations espagnoles.
L'Apefel souligne que lors de la campagne 2015-2016, les tomates espagnoles vendues en UE ont augmenté de 10 %.
L'Apefel se fonde sur des données diffusées lors de la dernière réunion du comité Tomates européen. Elle souligne que lors de la campagne 2015-2016, l'introduction espagnole sur l'UE a augmenté de 10 %, celle de la Belgique de 40 % alors que le Maroc ne s'est amélioré que de 4 %. La concurrence turque et égyptienne aurait pris des parts de marché. Pour les producteurs marocains, le déséquilibre du marché européen de la tomate trouverait plutôt ses racines dans un sur-approvisionnement intracommunautaire.