VU PAR LA SPÉCIALISTE, VALÉRIE GALLIA, responsable du programme phytosanitaire et agriculture biologique à la Serfel/ Sudexpé et à la chambre d’agriculture du Gard
Les pêches moniliées ne sont pas à retirer en cours de saison
« L’un des principaux verrous techniques en vergers de pêchers en agriculture raisonnée et, a fortiori, biologique est le contrôle des monilioses. Nous avons voulu observer l’effet d’un retrait manuel des pêches moniliées en saison sur l’intensité d’attaque en verger et la conservation des fruits en post-récolte. L’essai a été mené dans un verger de pêchers de la variété Tourmaline conduit en agriculture biologique avec une forte pression de moniliose. Les fruits pourris et les rameaux avec chancre ont été retirés de l’arbre pendant tout le mois de juillet, jusqu’à 14 jours avant la récolte. Cette opération a été effectuée deux fois par semaine. En 2014 et 2015, les organes étaient tombés au sol. En 2016, les fruits et les rameaux ont été sortis de la parcelle et détruits. Retirés ou non de la parcelle, le détachement de ces fruits à eu un effet négatif sur le nombre de fruits pourris en verger. Le simple fait de décrocher les fruits pourris disperse les spores dans le verger. Ainsi, nous avons systématiquement obtenu un cumul de fruits pourris supérieur dans la modalité avec prophylaxie. En 2015, nous avons pu compter en moyenne 47 fruits pourris par arbre sur les rangs témoin contre 55 fruits pourris décrochés sur la modalité en prophylaxie manuelle. En 2016, les résultats sont identiques, avec 56 fruits pourris retirés en moyenne en prophylaxie manuelle contre 38 dans le témoin. En conservation, aucun effet n’est décelé : l’évolution des fruits est très rapide dans les deux modalités : au bout d’une semaine 90 % des fruits sont pourris. En cas de forte pression, la prophylaxie manuelle en saison, avec ou sans retrait des organes touchés, est donc contre-productive ».