Promotion des fruits et légumes
Le Tribunal administratif interdit les cours d’école à l'interprofession fruits et légumes
Sale coup pour le programme “Un fruit pour la récré” : le caractère d’intérêt général de la démarche n’est pas reconnu.
Sale coup pour le programme “Un fruit pour la récré” : le caractère d’intérêt général de la démarche n’est pas reconnu.
La nouvelle a provoqué un choc dans la filière : le 28 mars, le Tribunal administratif de Paris a jugé que le caractère d’intérêt général des actions d’Interfel dans les écoles (“Un Fruit pour la récré“) n’était pas établi. Dans les faits, Interfel n’a plus capacité à intervenir dans les écoles. La décision, dont FLD a réussi à avoir copie, précise que « les animations proposées (…) ne mettent pas clairement en évidence la distance nécessaire que celles-ci doivent prendre avec les intérêts de la filière ». Interfel faisait face ces derniers temps à un nombre croissant de refus de la part des rectorats. L’interprofession a préféré se tourner vers les instances juridiques pour mettre les choses au clair.
Laurent Grandin, vice-président d’Interfel, ne décolère pas : « C’est hallucinant ! Il paraît une nouvelle fois surprenant que l’on considère que la promotion de la consommation des fruits et légumes se fait exclusivement au profit de la filière et non dans l’intérêt général, alors même que tous les objectifs de santé publique estiment d’intérêt général que l’on augmente la consommation des fruits et légumes y compris les attentes formulées lors des EGA ! Cela remet en cause les mesures d’accompagnements pédagogiques demandées par l’Europe et les pouvoirs publics français pour le programme “Un fruit pour la récré”. »
Le nœud du problème est dans le moment de distribution : en dehors des repas, l’Education nationale ; pendant les repas, c’est la collectivité. Interfel reconnaissait qu’il était difficile d’inscrire l’opération “Un fruit pour la récré“ dans le temps de l’Education nationale (cf. FLD hebdo du 10 août). Conséquence : toutes les interventions des diététiciens dans les écoles publiques au titre d’Interfel, sont suspendues.
Cette décision intervient dans un contexte délicat pour la filière dans son ensemble. L’annonce d’une baisse substantielle des fonds Casdar alloués au CTIFL avait déjà provoqué la colère de la profession (cf. FLD Hebdo du 15 mars). Et il semblerait que l’avenir des stations régionales d’expérimentation soit aussi dans la tourmente, le financement de FranceAgriMer étant annoncé à la baisse, à un moment où la filière est montrée du doigt pour l'utilisation de pesticides et où l'expérimentation est vitale pour trouver de nouvelles solutions. Sans tomber dans le complotisme, on peut se poser la question : mais qui veut la peau des fruits et légumes ?
Toutes les interventions des diététiciens dans les écoles publiques au titre d’Interfel sont suspendues.